Société
64 % des Français sont nostalgiques de leur « pays d’autrefois »
Les Français sont de plus en plus tournés vers le passé, à en croire une série d’études récentes. Que ce soit en matière de questions économiques, éducatives, ou encore d’insécurité, l’inquiétude semble dominer et le sentiment que « c’était mieux avant » gagne du terrain.
Une enquête annuelle réalisée par Ipsos Global Trends révèle que seuls 13 % des Français se disent optimistes pour l’avenir du monde. Le constat est à peine plus encourageant pour l’avenir du pays, avec 21 % de réponses positives. Ce pessimisme est devenu une tendance stable, et l’idée que la France était autrefois un meilleur endroit à vivre est en pleine expansion. En effet, 64 % des Français déclarent qu’ils aimeraient que leur pays redevienne « comme autrefois », un chiffre qui a augmenté de 8 points en dix ans. Ce sentiment de regret du passé est plus fort en France que dans la plupart des autres pays sondés.
Ce retour en arrière idéalisé semble ancré dans des préoccupations très concrètes. Selon Pierre Latrille, analyste interrogé par le Figaro sur ces données, ce malaise est directement lié à des questions du quotidien, telles que l’éducation, la santé, la sécurité ou encore l’immigration. Des thèmes qui touchent à la vie de tous les jours et qui expliquent en partie la montée d’un sentiment de colère et de mécontentement.
Une France en colère et inquiète pour l’avenir
L’étude « Fractures françaises », menée par Ipsos en partenariat avec plusieurs instituts comme la Fondation Jean Jaurès et l’Institut Montaigne, révèle que 45 % des Français se sentent appartenir à une France « en colère ». Ce chiffre a bondi de 9 points en un an seulement, traduisant un climat de frustration généralisée. En parallèle, une large majorité de la population, 82 %, estime que la France est en déclin, une perception qui a, elle aussi, augmenté de 7 points sur la même période.
L’éducation apparaît comme un point central de ces préoccupations. 73 % des Français estiment que la qualité du système éducatif s’est dégradée par rapport à l’époque où ils étaient eux-mêmes élèves. Ce constat pourrait expliquer l’intérêt croissant pour les écoles privées et le retour en discussion de l’uniforme scolaire, perçus comme des moyens de préserver une certaine rigueur et qualité dans l’enseignement.
Mais l’éducation n’est pas la seule source d’inquiétude. Les perspectives économiques sont tout aussi sombres dans l’esprit des Français. Une autre donnée de cette enquête montre que 73 % des répondants pensent que l’économie du pays prend une mauvaise direction. Le pessimisme à cet égard se répercute sur les générations futures : 79 % des parents craignent que leurs enfants soient plus exposés à la précarité qu’ils ne l’étaient eux-mêmes.
Une fierté nationale malgré tout
Malgré ces inquiétudes, tout n’est pas noir dans le regard que les Français portent sur leur pays. En dépit des difficultés, la fierté nationale persiste. 55 % des Français se disent encore fiers de leur pays, un léger progrès par rapport à 50 % en 2019. Cela montre que même si l’avenir paraît incertain, l’attachement à la France demeure fort.
D’une part, se dessine une population en colère et inquiète pour l’avenir, marquée par un fort sentiment de déclin ; d’autre part, il existe une résilience culturelle et un attachement à la nation qui persistent, malgré les doutes.
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