Société
Violentes agressions antisémites à Amsterdam : des supporters du Maccabi Tel-Aviv pris pour cible
Jeudi 7 novembre, une dizaine de supporters israéliens présents à Amsterdam pour soutenir le Maccabi Tel-Aviv ont été violemment agressés après le match contre l’Ajax. Cet incident, largement diffusé sur les réseaux sociaux, suscite une onde de choc et des réactions indignées en Europe et au-delà.
Des supporters israéliens du Maccabi Tel-Aviv ont été la cible de brutales agressions antisémites dans le centre d’Amsterdam après la défaite de leur équipe face à l’Ajax (0-5) en Ligue Europa. Des groupes d’individus les ont attaqués dans des embuscades organisées, les agresseurs utilisant des injures en langue arabe et scandant des slogans tels que « Palestine libre » et « ça, c’est pour les enfants tués ».
Les vidéos, abondamment relayées sur les réseaux sociaux, montrent des scènes d’une extrême violence : des victimes frappées au visage, jetées au sol et assaillies de coups de pied. Certains supporters israéliens ont même été poussés dans un canal d’Amsterdam, empêchés de remonter par leurs agresseurs.
D’après les informations de BFMTV, les autorités néerlandaises ont réagi en arrêtant 62 personnes impliquées dans ces actes, et cinq supporters israéliens ont été hospitalisés. Cette attaque intervient dans un contexte de tensions exacerbées par le conflit au Proche-Orient, ce qui alimente les craintes de voir ce type de violences se répéter.
Vague d’indignation et réactions internationales
La violence des images a déclenché une vague d’indignation. En Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a fermement condamné l’incident, qualifiant l’agression d’« attaque antisémite préméditée », et a envoyé en urgence deux avions de secours pour rapatrier les supporters israéliens blessés. Quant au président israélien, Isaac Herzog, il a dénoncé les agressions comme un « pogrom antisémite », rappelant les attaques du 7 octobre en Israël et évoquant le spectre de la haine antisémite renaissante en Europe.
En France, plusieurs personnalités politiques ont exprimé leur colère. Marine Le Pen a condamné un « lynchage », dénonçant la « haine des Juifs » manifeste dans ces agressions.
Des dizaines d’Israéliens ont été lynchés hier soir à Amsterdam à l’issue d’un match de football de l’Europa Ligue. La haine des juifs se répand comme une traînée de poudre dans plusieurs pays européens, portée par la réthorique incendiaire de l’ extrême-gauche gangrenée par…
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) November 8, 2024
Yonathan Arfi, président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), a, lui aussi, réagi, qualifiant ces événements de « lynchages antisémites de masse » et fustigeant l’instrumentalisation du conflit à Gaza, « permettant de justifier la haine la plus sordide ». Pour Arfi, « tout cela était prévisible », un constat amer face à l’aggravation des tensions.
Les scènes d’agression d’Israéliens hier soir à Amsterdam sont un lynchage antisémite de masse.
Des supprters ont dû crier “Je ne suis pas juif” pour tenter d’échapper à la violence de leurs agresseurs.
“Free Palestine” est malheureusement devenu un cri de ralliement haineux,…
— Yonathan Arfi (@Yonathan_Arfi) November 8, 2024
Bruno Retailleau refuse de délocaliser le match France-Israël
Alors que la sélection israélienne doit affronter l’équipe de France à Saint-Denis le 14 novembre, le climat tendu suscite des appels à des mesures de sécurité renforcées. Le député Julien Odoul, du Rassemblement National, avait ainsi suggéré de délocaliser la rencontre en Corse, invoquant les risques pour les supporters israéliens.
Louis Boyard, Député de la France Insoumise, avait appelé sur son compte X à boycotter ce match : « Le football a toujours été du côté des opprimés. […] Devant le génocide à Gaza, les bleus ne doivent pas accueillir Israël au Stade de France ».
Cependant, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a affirmé sur les réseaux sociaux que le match serait maintenu au Stade de France : « Certains demandent la délocalisation du match France-Israël. Je ne l’accepte pas : la France ne recule pas car cela reviendrait à abdiquer face aux menaces de violence et face à l’antisémitisme ».
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