Politique
Marguerite Stern à Frontières : « Je présente mes excuses aux catholiques »
Marguerite Stern, ex-militante Femen et auteure, s’est récemment exprimée dans un entretien diffusé sur notre chaîne YouTube. Répondant aux questions de notre journaliste, elle a abordé divers sujets, dont son engagement au sein de Femen, son expérience de harcèlement, et ses récents regrets envers l’Église catholique. Entretien à retrouver dès maintenant sur l’application mobile de Frontières, en accès libre.
Dans un entretien, l’ancienne Femen Marguerite Stern a répondu aux nombreuses questions des internautes et de notre journaliste Julien Girard. Pour retrouver cet entretien vidéo, téléchargez l’app mobile Frontières et rendez-vous dans l’onglet vidéo.
Vous êtes une ancienne Femen, pourquoi avez-vous rejoint ce groupe à l’époque ?
« J’ai rejoint Femen en 2012, alors que j’avais 22 ans. Je n’étais pas encore féministe, mais je ressentais une profonde colère. C’était le harcèlement de rue qui me posait problème. En arrivant à Paris, à 18 ans, j’ai habité à Barbès, un quartier où il y a une forte présence d’immigrés et où le harcèlement de rue est constant. J’ai vécu des scènes de suivi, de crachats et d’insultes, à tel point que je rentrais souvent en pleurant. J’étais une petite blonde de 18 ans, et cette violence m’a profondément choquée. Mes amies ne réagissaient pas comme moi, aucune ne criait dans la rue, mais moi, je répondais très fort. En voyant Femen sur les écrans, je me suis sentie proche de leur forme de révolte. J’ai envoyé un message, et cinq jours plus tard, je faisais ma première action avec elles. »
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Si c’était à refaire, est-ce que vous referiez ce même parcours avec les Femen ?
« Je ne regretterai jamais d’avoir été chez Femen, cela m’a construit et fait ce que je suis aujourd’hui. J’ai gardé des enseignements, notamment l’importance de la radicalité et de la forme. Chaque mouvement a besoin de rôles différents : certains travaillent en coulisses, d’autres créent des scandales pour susciter le débat. Ce que je fais aujourd’hui avec mes critiques contre l’idéologie trans est une continuité de cette radicalité. Mon passage chez Femen a été une véritable école. Les années passées avec elles étaient parmi les plus heureuses de ma vie. J’ai vécu de façon sommaire, travaillant par intermittence dans la restauration et vivant dans un squat. C’était un lieu chargé d’histoire et cela m’a rendu heureuse. »
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Pourquoi, selon vous, les mouvements néo-féministes utilisent souvent la sexualité et un rapport provocateur au corps ?
« Chez Femen, notre rapport au corps était important, mais nous rejetions l’hypersexualisation. Nous faisions des entraînements pour adopter des postures non sexuelles, avec des expressions faciales agressives et des voix graves, pour montrer que le corps des femmes pouvait être autre chose que sexuel. Aujourd’hui, je trouve certains slogans féministes, comme ‘Bouffe ma chatte, pas la planète’, contre-productifs. C’est à l’opposé de ce que nous faisions chez Femen. »
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Vous avez décidé de présenter des excuses aux catholiques. Pourquoi cette démarche ?
« Je ne cherche pas à demander pardon, mais à présenter des excuses. J’ai publié une tribune, après y avoir réfléchi longuement. Ma démarche n’était pas à la va-vite, c’était une décision très importante pour moi. J’ai participé à un climat de haine contre les catholiques, un groupe sur lequel il est facile de taper, peut-être parce que le pardon fait partie de leur culture. Avec le temps, j’ai réalisé que certaines choses ne méritaient pas de pardon, notamment les actes des frères Kouachi ou d’autres terroristes. Je suis passée de la gauche à la droite, où j’ai trouvé des valeurs plus conservatrices, y compris dans mon féminisme. »
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Aujourd’hui, comment décririez-vous votre vision du féminisme ?
« Je me considère comme une féministe conservatrice. Il faut arrêter de vouloir tout réinventer sans cesse. Notre pays est en danger. Certains éléments de notre civilisation française et européenne sont splendides et doivent être protégés. Je me sens appartenir à une grande civilisation et j’ai besoin de me sentir chez moi. J’ai développé un profond attachement à notre culture et à nos valeurs. »
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