Politique
L’importation agroalimentaire en chiffres
Si les difficultés des agriculteurs sont mises en lumière à travers les manifestations, l’importation de denrées agroalimentaires ne cesse d’augmenter. Retour en chiffres.
« Globalement, nos importations ont doublé depuis l’an 2000 » assène Thierry Pouch, chef économiste à l’Assemblée permanente des chambres de l’agriculture, alors interrogé par le quotidien Aujourd’hui en France. En 2022, 73 milliards d’euros de produits agroalimentaires sont entrés dans l’hexagone, rapporte le quotidien. Aujourd’hui, 20 % de l’alimentation française vient de l’étranger. Selon Fance Agrimer la moyenne 2019-2021 d’importation des fruits tropicaux et du riz, par exemple, est de 100 %, principalement venus d’Espagne et d’Italie. Le soja est importé à 67%, notamment du Brésil. Pour le pays du fromage, l’importation s’élève à 36%. En revanche, le blé tendre (importés à 1%), le yaourt (4%), le maïs (8%) et les œufs (10%) sont encore très largement d’origine française.
L’importation issue de l’élevage qui explose
Selon Aujourd’hui en France, 300 000 tonnes de bœuf entrent en Europe chaque année et 100 000 tonnes de plus arriveraient sur le marché communautaire à droits réduits. « Ce sont des animaux élevés avec des activateurs de croissance, des farines de viande, bref, tout ce qui est interdit chez nous est autorisé chez eux », peste Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine, auprès de la revue. Selon France Agrimer, l’importation reste relative, avec 21%.
Concernant la volaille, la France achète à l’étranger 42% de sa consommation de poulet, contre seulement 20% il y a 20 ans. Cela représente plus de 1,5 milliard d’euros d’importation. Pourtant, la consommation des français en poulet a doublé depuis 20 ans, avec 22,5 kg par habitant en 2022.
La production annuelle de lait a diminué d’un milliard de litres depuis 2015. « À partir de 2027, les industriels prévoient même d’importer du lait » pointe Thierry Pouch à Aujourd’hui en France. La situation pourrait d’aggraver avec la politique de « farm to fork » portée par l’Union Européenne. Celle-ci prévoit de consacrer 25% des terres agricoles de l’UE à l’agriculture biologique, et notamment, de laisser 4% des terres en jachère, c’est-à-dire non exploitées. Si ces mesures sont appliquées, la production européenne pourrait chuter de 10% à 20%, rapporte le quotidien.
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