International
L’OTAN s’inquiète d’une potentielle collaboration entre la Russie et la Corée du Nord
Le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, a alerté sur le risque d’escalade dans le conflit en Ukraine après des informations selon lesquelles la Corée du Nord aurait décidé d’envoyer des troupes pour soutenir la Russie.
Ce renforcement des relations militaires entre Pyongyang et Moscou suscite de vives inquiétudes à l’international, à l’heure où les relations entre la Corée du Nord et la Corée du Sud sont au plus bas.
Des soldats nord-coréens bientôt sur le front ukrainien
Selon le renseignement sud-coréen, la Corée du Nord aurait déjà envoyé 1 500 soldats des forces spéciales en Russie, où ils se préparent à être déployés sur le front ukrainien. Ce contingent pourrait s’étendre à 12 000 soldats, une décision qui, selon Mark Rutte, constituerait une « escalade significative » dans le conflit en Ukraine.
Interrogé sur cette situation, le secrétaire général de l’Otan a précisé que, bien que l’Alliance n’ait pas encore confirmé officiellement le déploiement de troupes nord-coréennes, cette éventualité ne peut être écartée et pourrait rapidement devenir une réalité sur le terrain.
Un rapprochement historique entre Pyongyang et Moscou
La Corée du Nord, sous l’égide de Kim Jong Un, s’est rapprochée de la Russie ces derniers mois, alors que les relations entre Pyongyang et Séoul sont au plus bas. Ce renforcement des liens, notamment militaires, s’est manifesté par une visite officielle du président russe Vladimir Poutine en Corée du Nord en juin dernier. Les deux nations auraient signé un traité de défense mutuelle, bien que les détails de cet accord restent confidentiels.
Pyongyang aurait également envoyé des armes à Moscou, destinées à être utilisées en Ukraine, malgré les sanctions internationales imposées aux deux pays. Ce soutien nord-coréen pourrait inclure non seulement des soldats, mais aussi des technologies militaires telles que des satellites de surveillance et des sous-marins, selon des experts sud-coréens.
L’inquiétude de la communauté internationale
Ce lundi 21 octobre, la Corée du Sud a convoqué l’ambassadeur russe à Séoul pour exprimer ses « graves préoccupations » et demander le retrait immédiat des troupes nord-coréennes. Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Kim Hong-kyun, a rappelé que ces actions violaient les résolutions de l’ONU et la Charte des Nations unies.
Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a pour sa part tenté de rassurer la communauté internationale en affirmant que cette coopération « ne devrait inquiéter personne », car elle « n’est pas dirigée contre des pays tiers ». Toutefois, les déclarations des responsables russes n’ont pas apaisé les tensions, notamment au Royaume-Uni, où le ministre des Affaires étrangères, David Lammy, a qualifié ces actions de « dangereuses et illégales ».
Des implications stratégiques pour la Russie et la Corée du Nord
Ce déploiement de troupes nord-coréennes pourrait avoir des conséquences significatives sur le déroulement de la guerre en Ukraine. La présence de forces étrangères supplémentaires sur le front pourrait renforcer les capacités de la Russie, alors que le conflit s’éternise. En retour, Pyongyang espère obtenir des technologies militaires avancées, notamment dans les domaines des satellites et des sous-marins.
Pour Moscou, l’alliance avec Pyongyang pourrait constituer une opportunité de contourner certaines sanctions et d’obtenir des ressources supplémentaires pour soutenir son effort de guerre. Cependant, cette coopération accrue entre la Russie et la Corée du Nord renforce les tensions avec les pays occidentaux et les alliés asiatiques, augmentant ainsi le risque d’une extension du conflit.
Une réaction mesurée mais ferme de la Corée du Sud
Face à cette situation, la Corée du Sud a décidé de renforcer ses alliances stratégiques. Bien que Séoul ait refusé jusqu’à présent de livrer des armes directement à l’Ukraine, elle a vendu des équipements militaires à des partenaires européens comme la Pologne.
Le président polonais Andrzej Duda doit d’ailleurs se rendre à Séoul cette semaine pour discuter de nouveaux contrats d’armement.
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