Société
Le retour en force du catholicisme traditionnel chez les jeunes Français
Pèlerinages, messes en latin, abbés en soutane et augmentation du nombre de catéchumènes : la France, fille aînée de l’Église, semble ne pas avoir dit son dernier mot.
Dans un pays où la déchristianisation se fait de plus en plus nette, où les traditions disparaissent et où les repères ancestraux s’envolent, on pourrait croire que le retour à la tradition est une peine perdue.
Pèlerinages, messes en latin et abbés en soutane, pour beaucoup, c’est d’un autre temps. Pourtant, ces dernières années, la tradition fait son retour en France et trouve un certain succès chez les jeunes, notamment dans le catholicisme. La France, fille aînée de l’Église, semble ne pas avoir dit son dernier mot.
Mais qu’est-ce que la messe traditionnelle ?
La messe dite du pape Saint-Pie V est l’expression même de la foi et de la piété depuis les origines de l’Église. Néanmoins, la messe traditionnelle, dite de Saint-Pie V, n’est pas vraiment de ce pape. Mais pourquoi ? Ce dernier, en suivant les principes établis lors du concile de Trente (1542), a simplement officialisé des pratiques qui étaient déjà en place bien avant son époque. Par conséquent, l’intégralité du canon, tel que nous le connaissons aujourd’hui, remonte au moins au Vᵉ siècle ! Mais pour le reste de « l’ordinaire de la messe », de nombreux éléments existaient déjà dans la forme sanctionnée par Pie V dès le pontificat de saint Grégoire.
De plus, entre le IXe et le XIe siècle, l’intégralité des prières de l’offertoire fut ajoutée, et le rite de l’élévation se répandit après les attaques de Bérenger de Tours contre la présence réelle. Ces ajouts ne sont pas des changements radicaux, mais un enrichissement.
Les points de ralliement parisiens
À Paris, plusieurs églises permettent de redécouvrir la messe traditionnelle. Parmi elles, Saint-Roch, dans le 1ᵉʳ arrondissement, “le point de ralliement des cathos d’extrême droite” selon Libération. La célèbre église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, rattachée à la fraternité saint Pie X, dans le 5ᵉ arrondissement, la plus traditionnelle des tradis . Enfin, Saint-Eugène-Sainte-Cécile, dans le 9ᵉ. Le dimanche matin, nombreux sont les fidèles qui s’y rassemblent. Dans la plupart de ces paroisses, les jeunes femmes portent la mantille, tandis que les hommes se découvrent la tête, en signe d’humilité. Il faut être correctement vêtu : c’est un signe de respect.
Pour beaucoup, lors de la messe tradi, l’abbé tourne le dos à l’assemblée. Voilà encore une idée reçue. Le prêtre est là comme intermédiaire entre Dieu et les hommes. Par conséquent, il se tourne vers la croix pour offrir, au nom de ces derniers, le sacrifice salvateur. Il ne s’agit pas de faire abstraction du « peuple » et encore moins, de le mépriser. L’abbé prêche depuis la chaire, comme autrefois. Les sermons sont plus parlants, plus forts. Ils n’ont rien à voir avec ceux des prêtres « modernistes ». Mais la foi ne se pratique pas seulement par l’assistance à la messe : elle doit être en mouvement.
Chartres : une marche vers Dieu et le catholicisme
La foi ne se manifeste pas uniquement par la messe dominicale. En effet, ces dernières années ont vu une amplification des pèlerinages à travers le pays, notamment celui de Chartres, organisé par l’association Notre-Dame de Chrétienté.
En 2024, un nombre record de pèlerins (plus de 18 000, majoritairement des jeunes) ont marché pendant trois jours, dans des conditions parfois difficiles. Mais rien n’est impossible à celui qui croit !
À l’annonce des inscriptions, ils sont des milliers à s’être rués sur les places. Les chapitres se sont rapidement retrouvés complets. À l’inverse, les fidèles de la fraternité Saint-Pie X ont marché de Chartres à Paris et étaient eux environ 7 000.
Un monde sans valeurs, vraiment ?
Dans un monde mondialisé, globalisé, matérialiste et consommateur, la perte des repères se fait de plus en plus nette. Perte des repères que la « violence » presque insolite des changements opérés par Vatican II au sein de l’Église et de la société a contribué à perpétuer. Dans sa volonté de s’ouvrir au monde, l’Église conciliaire a subi les conséquences de sa propre déviation.
Ce retour à la tradition est le révélateur d’un sentiment de vide au sein de la société et, plus particulièrement, chez les jeunes.
Le besoin de se rassembler et de se retrouver en union autour d’un principe supérieur et intrinsèque à l’homme.
Dernièrement, l’augmentation du nombre de jeunes qui se tournent vers le catholicisme et l’explosion du nombre des baptêmes en France en est bien la preuve. Beaucoup jugent que l’islam est une religion de remplacement, le retour au catholicisme permettra peut-être de freiner la lente bascule civilisationelle du Vieux Continent.
À lire aussi : Catholicisme : forte hausse du nombre de baptêmes en 2024
1 commentaire
Bitter red pill
Nous voulons du sens, du respect et du sacré. Le total contraire de cette république Franc-maçon…
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