Logement : les étrangers prioritaires ?

Le 5 janvier, le Crous de Bordeaux Aquitaine annonçait sur Twitter que dans le cadre d’une convention avec le Service de Gestion des Étudiants Sénégalais à l’étranger, « le Crous de Bordeaux-Aquitaine réserve des places prioritaires sur son parc de logement pour les étudiants sénégalais bénéficiaires ou futurs bénéficiaires d’une allocation d’études gouvernementale. »

Dans le cadre de cette collaboration, le Crous de Bordeaux-Aquitaine réserve des places prioritaires sur son parc de logements pour les étudiants sénégalais bénéficiaires ou futurs bénéficiaires d’une allocation d’études gouvernementale. 3/5 pic.twitter.com/yexhvhJpzQ

— Crous de Bordeaux-Aquitaine (@Crous_Bordeaux) January 5, 2024

S’il exprime par là sa volonté « d’améliorer constamment l’accueil des étudiants internationaux », cette mesure provoque de vives réactions, de la part d’association étudiantes comme la Cocarde Bordeaux. Celle-ci répond : « Près de 30 % des places [du Crous], en moyenne, sont aujourd’hui occupées par des étrangers, tandis que chaque année, des étudiants français ne trouvent pas de logements à un prix convenable dans leur ville d’études. Il est incompréhensible que, dans un contexte de pénurie locative et de précarité étudiante, les Français ne soient pas prioritaires pour accéder aux logements qu’ils financent ! »

En effet, le Crous de Bordeaux-Aquitaine ne possède que 10 500 places pour 134 000 étudiants. En octobre 2023, l’Union Étudiante de Bordeaux interrogeait les étudiants sur leurs différentes difficultés, parmi elles, le logement.

Aux élections Crous du 6 au 8 février, votez pour le seul syndicat qui vous défend : votez pour la Cocarde Etudiante !🇫🇷 pic.twitter.com/TfJuXkp7Lj

— La Cocarde Bordeaux (@CocardeBordeaux) January 7, 2024

Grégoire de Fournas, député Rassemblement National de la Gironde, réagit sur Twitter : « On diabolise la préférence nationale, mais la préférence étrangère se porte à merveille ! » en référence à cette valeur cardinale du RN.

En réponse à cette crise généralisée, la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau annonçait la construction de 10 000 logements partout en France. Une mesure qui ne convainc pas Yanis Jaillet, secrétaire général de l’Union étudiante de Bordeaux (UEB). « Rien de palpable, rien de concret » confie-t-il à France 3 Régions. « Certains ont dû louper la rentrée, faute de logement » déplore-t-il.