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[BLOG FRT] Théorie du genre, science ?
Globalement, la théorie dominante sur l’évolution de l’homme est celle de Darwin, nommé simplement « théorie de l’évolution ». Malgré un consensus scientifique pas encore complet, cause plusieurs éléments de cette théorie reste à clarifier, et au fur et à mesure des éléments de cette théorie sont remis en cause. Mais il est convenable de […]
Globalement, la théorie dominante sur l’évolution de l’homme est celle de Darwin, nommé simplement « théorie de l’évolution ». Malgré un consensus scientifique pas encore complet, cause plusieurs éléments de cette théorie reste à clarifier, et au fur et à mesure des éléments de cette théorie sont remis en cause.
Mais il est convenable de souligner que cette théorie à fait l’objet d’une méthode scientifique se voulant objective, on y croit ou non, mais l’on peut au moins s’accorder à dire que l’essence de l’approche scientifique est objective.
Or, la théorie du genre s’est construite et se construit en un continuum idéologique, basé entièrement sur un relativisme intégral du plus extrême.
Le dogme primordial de cette idéologie n’est pas « nous croyons », mais « je crois ». Pour la reformuler d’une manière plus précise, ce serait « je dis ». On peut voir d’ailleurs que ce sont les expressions démonstratives qui sont attaquées, comme l’instauration du pronom « iel » en opposition aux autres pronoms qui peuvent être stigmatisants, en revanche le « je » reste intact. Non pas parce que le wokisme ne s’en est pas encore chargé (quoique…), ou seulement parce qu’il n’ait pas de connotations discriminantes, mais car il représente la pensée fondamentale de l’idéologie, il est celui dont tout est issu. Peut-être un jour le seul vestige de la civilisation française.
Ainsi, là où le wokiste, pense que tout est une construction sociale, il en a retiré que tout est malheur là où l’homme n’est pas inclusif. Il est ainsi arrivé à la conclusion, que tout le mal vient de l’exclusivité, alors le bien ne peut être que tout ce qui est inclusif, alors il a proclamé que toute vérité vient de chaque individu. Ainsi, tous sont invités à les rejoindre tant qu’ils ne remettent pas en question. Quoi ? vous diriez. La réponse ne sera rien et tout à la fois. Car il ne peut contredire, sauf tout ce qui n’est pas « progrès », et en même temps, il doit affirmer la vérité. Il ne peut penser qu’il puisse penser, car ce qu’il dit est une vérité, et ceux qui le contredit ou le « blesse » sont frappés de blasphème. C’est ainsi que chaque mot, chaque expression et théorie qui se crée à l’intérieur de cette mouvance, sont un Évangile qui se crée au fur et à mesure.
Ainsi, comme le décrit Hannah Arendt, le totalitarisme devient total, quand la société arrête de penser.
Ainsi, peut-on dire que la théorie du genre est une science, c’est non ! Elle ne fait que nier toute objectivité, au nom d’une vérité messianique, quasiment religieuse, que l’homme qui se soustrait des constructions de la civilisation occidentale et souhaite se reconstruire et guider son troupeau tel un apôtre, exprime la vérité car « ce sont ses mots ».
Alors le « Je » devient tout.
Par Grégory A.
3 commentaires
Marc LEQUIN
Bonjour,
Je suis également nouvel abonné, estimant que le travail plus que courageux accompli par l’équipe de Livre Noir devait être soutenu.
Pour répondre à votre question, j’avais laissé un commentaire sur un article de Quentin Rivière du 29 mars, “Catholicisme : forte hausse du nombre de baptêmes en 2024”.
La semaine dernière, j’avais envoyé un commentaire en réponse aux positions prises par Laurent Alexandre sur le transhumanisme dans le premier numéro de la revue LN, mais visiblement, il n’a pas été publié sur ce blog.
Grégory Andreu
Bonjour. Merci de votre analyse très intéressante, dont je suis d’accord. Je suis nouveau sur cette plateforme en tant qu’abonné même si cela fait un moment que je suis Livre Noir. Avez vous fait des écrits auparavant ?
Signaler un abusMarc LEQUIN
Tout en partageant globalement votre analyse, je me permettrai néanmoins quelques remarques.
On ne peut pas, en Science, dire “on croit” ou “on ne croit pas”. Comme vous le dites avec justesse, la Science relève de l’objectif, de faits incontestables. On devrait donc plutôt dire “on sait” ou “on ne sait pas”. Croire est vocabulaire du subjectif, dans lequel entre le religieux. Certes ensuite ces faits peuvent ou non être reliés entre eux dans un modèle cohérent, qu’il faudra néanmoins toujours ensuite vérifier ; des hypothèses peuvent être formulées dont certaines seront abandonnées, mais elles ne seront toujours que des possibilités d’explication à un moment donné de la recherche, jamais des croyances sans fondement. En ce sens, compte tenu des méthodes d’investigation moderne, en particulier en génétique, il devient de plus en plus difficile de considérer l’Évolution comme une théorie.
Vous avez donc raison d’opposer Science et wokisme, ce dernier ne pouvant prospérer que par la négation des faits, de la Biologie, des lois de la Nature. La Science dit : « je sais qu’il y a des hommes et des femmes, il y a des faits universels ». Le wokisme dit : « je crois qu’il n’y a ni homme ni femme, il n’y a que mon ressenti individuel ». En ce sens, votre assimilation du wokisme avec une religion est tentante, d’autant plus, et il n’y a là nul hasard mais le développer ici serait trop long, que le wokisme naquit en terres de culture protestante, comme en réaction aux WASP, ce qui fera dire à Olivier Moos qu’il est un « protestantisme sécularisé ». Ainsi, l’affirmation de la prééminence de la conscience individuelle et du ressenti personnel, source de toute revendication sociétale, n’est-elle en rien différente de l’affirmation de la prééminence de la relation individuelle avec Dieu, excluant tout juge extérieur et donc, en germe, toute contestation ; ainsi, l’assignation du Blanc, quoi qu’il dise et quoi qu’il fasse, à un racisme congénital n’est-il rien d’autre qu’une réécriture du péché originel obligatoirement transmis de génération en génération ; ainsi, chaque « écart » de langage et chaque refus d’utiliser le vocabulaire du lexique trans est-il une nouvelle forme de blasphème, qui doit faire au mieux l’objet d’excuses publiques, à l’image de la confession protestante qui ne se déroule pas en privé, au pire pour ceux qui ne voudraient pas se déshonorer pour faire amende honorable d’une condamnation à la mort sociale ; ainsi, l’affirmation d’une orthodoxie morale et moralisatrice n’est-elle que la traduction séculière du puritanisme des églises évangélistes désormais porté par la gauche progressiste et les différents courants de la Social Justice (néo-féminisme, LGBT, etc.), qui n’aura de cesse que de lui donner corps par la législation voire l’inscription dans les Constitutions nationales ; ainsi, l’affirmation de cette nouvelle orthodoxie impose-elle de regarder tous ceux qui n’y adhèrent pas comme des hérétiques devant être traités comme tels, et de considérer ceux qui y adhérèrent avant de la renier comme des apostats au sort encore moins enviable, comme l’apprennent à leurs dépens les repentis de la transition de genre.
Néanmoins, considérer le wokisme comme une religion est lui faire beaucoup d’honneur. Religion vient de « religare », relier : relier les hommes à Dieu, relier les vivants aux morts par la Transmission des valeurs de la civilisation, mais aussi et peut-être surtout, ainsi que l’avaient compris les civilisations anciennes, relier les hommes entre eux, par une Transcendance qui donne une Morale Supérieure et collective, par le lien social qu’offrent cérémonies et fêtes partagées, en quelque sorte par une orthopraxie davantage que par une orthodoxie. Or le wokisme est la négation de toute Transcendance, de toute forme de Sacré, y compris de l’essence même de la Vie, de toute Morale Supérieure collective à laquelle il substitue des morales individuelles, de toute filiation. Il est donc une anti-religion.