Blog Frontières
Civilisation en recul : il faut remettre l’Église au centre du village
Que la France, comme une grande part de l’Occident, nourrisse quelque inquiétude à la perspective de se voir soumise à l’islamisme ou au wokisme est une angoisse fondée, la seule
consolation, si tant est que ce puisse en être une, étant que notre pays ne connaîtra pas les deux simultanément, le second ne m’apparaissant pas vraiment soluble dans le premier…
Nous n’éviterons rien d’un futur plus assuré et plus proche que nous pourrions le croire en cultivant avec un entêtement d’âne un déni qui confine au suicide, ou, tout déni rejeté et les yeux
dessillés, en rejetant sur l’autre les malheurs dont nous sommes seuls responsables, alors qu’à l’homme lucide doit s’imposer cette évidence : notre civilisation ne recule pas parce que
l’islamisation et le wokisme avancent, ce sont ces derniers qui avancent parce que notre civilisation recule.
Le problème majeur, à l’origine de tous les autres qui ne font qu’en découler, est que nous avons renoncé à tout ce que nous étions, en deux mots : une Civilisation Chrétienne, ou, plus exactement,
une Civilisation Catholique. « La nature d’une civilisation, c’est ce qui s’agrège autour d’une religion» disait avec justesse André Malraux en 1956.
C’est parce que méthodiquement, voire même en s’en faisant fierté brandie comme un étendard dans nos livres d’Histoire, fut mené un combat contre notre propre religion fondatrice, nous désarmant ainsi nous-mêmes de notre Verticalité structurante par ce reniement de Transcendance, combat constituant donc purement et simplement un suicide civilisationnel, que nous déroulâmes le tapis rouge, voire vert ou arc-en-ciel, et le déroulons encore à ceux qui ne peuvent prospérer que par notre disparition.
Car l’islamisme progresse par la négation de toute Transcendance autre que la sienne ; le wokisme progresse par la négation de toute Transcendance.
Nous avons par conséquent grand ouvert les portes au premier comme au second, en ayant depuis quelques siècles activement souhaité ou passivement accepté que fût méthodiquement extirpée de notre société, de nos mœurs, de notre morale, de nos existences, notre propre Transcendance fondatrice. Nous avons brisé l’Axe de notre civilisation, dont seul le maintien eût pu lui éviter l’imminent effacement.
Nous n’avons donc aucun droit à pleurer de voir d’autres venir cultiver les champs que nous avons abandonnés. L’islam en voyant en nous des infidèles parce que nous n’épousons pas sa foi n’a, par ce jugement pourtant peu nuancé, qu’une vision parcellaire de notre condition, et finalement bien en dessous de la vérité, car infidèles, nous le sommes : à nous-mêmes, à tous ceux qui élevèrent par la patience et dans la douleur les murs porteurs de notre civilisation millénaire et qui la firent rayonner, à tous ceux dont le sang abreuva les sillons des défaites et des victoires afin qu’elle ne cessât point d’exister, à tout ce que nous avons abandonné et que nous aurions dû défendre et protéger, et donc finalement infidèles à nos descendants auxquels nous ne léguerons que les décombres de ce qui fut le sanctuaire dont nous avions hérité.
Menons tous les combats que nous voulons ou croyons devoir mener. Si nous ne retrouvons pas le sens du Sacré, ils sont tous perdus d’avance.
Marc LEQUIN
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