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[Blog FRT] Il faut changer le système et passer à la 6e République
La fracture est de plus en plus prononcée. Tout dans les résultats des législatives semble dessiner les frontières d’une France que plus rien ne réunit. Le bipolarisme avait été mis de côté avec l’utopie centriste marconienne. Le peuple français a exprimé sa voix et voilà que la lutte droite gauche fait son retour.
La nuance politique n’existe plus, ou de moins en moins. Deux projets diamétralement opposés s’affrontent pour l’instant dans les mots et dans les urnes seulement. « Une terre, deux peuples » comme le titrait le deuxième magazine. Cette expression a fait sens dimanche au vu des résultats des dernières législatives. Le projet National n’a visiblement une fois de plus pas réussie à submerger le barrage républicain, l’opposition du système, qu’on pourrait qualifier d’alliance de tous les contraires pour reprendre les mots mêmes de ceux qui l’ont pratiqué.
Il y a d’autre part un refrain qui se murmure de plus en plus : la constitution n’est plus adaptée. Comment qualifier un système électoral défavorable au plus grand nombre de voix recueillies, une institution parlementaire bloquée et visiblement dans l’impasse, une fonction présidentielle très (trop) personnifiée et si souvent critiquée ? On ne peut l’appeler autrement qu’une démocratie malade, qu’un système qui touche à ses limites.
Le système doit changer ou évoluer pour sortir la France de l’immobilisme politique et enfin permettre un régime plus démocratique qui agit pour l’intérêt général. Plus les problèmes surviennent, plus l’évidence du changement se fait pressante. Jusqu’au jour où elle sera nécessaire, mais qu’il sera peut-être déjà trop tard pour faire ces changements dans de bonnes conditions. Il en sera alors de la responsabilité du décideur politique de n’avoir pas anticipé. Car gouverner, c’est prévoir.
Certes, les différentes parties n’ont pas les mêmes intentions, mais le constat est le même : le système s’oppose au peuple, et le peuple veut du changement. À droite, on veut lutter contre l’ingérence européenne et ses directives contraires à notre souveraineté. On veut s’affranchir des limites de sujets sur lesquels les Français peuvent être consultés par référendum. À gauche, on refuse un système qui permette aussi facilement à « l’extrême droite » de prendre le pouvoir par voie démocratique. C’est dur d’accepter les résultats d’une élection qui vous place 3ᵉ force politique du scrutin. À tous ceux qui penseraient que le Nouveau Front populaire arrive en tête, je vous l’accorde, mais vous reconnaitrait que cette alliance n’aura pas survécu à la tentation du poste de premier ministre.
Rien n’est certain dans la situation politique actuelle, ni pour les prochaines années d’ailleurs. Allons-nous vers un gouvernement d’affaires courantes, vers une nouvelle dissolution dans un an, vers une alliance de compromission des uns ou des autres, tous les scénarios sont possibles. Tout comme la victoire du RN en 2027 pour qui veut y croire et se donner les moyens d’y participer.
Romain F.
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