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Les agriculteurs allemands bloquent Berlin

Les agriculteurs allemands sont montés à Berlin lundi 15 janvier pour protester contre une série de mesures jugées délétères pour leur corps de métier.

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Les agriculteurs allemands bloquent Berlin

Après une semaine de mobilisation dans tous les pays, les agriculteurs allemands ont porté leurs tracteurs jusque dans la capitale. À Berlin, la colère gronde. Selon une estimation temporaire de la police, « largement 5 000 tracteurs » seraient montés, bloquant les rues et faisant retentir leurs klaxons, rapporte le Huffington Post.

Depuis le 8 octobre, les agriculteurs allemands organisent des blocages routiers dans tout le pays pour protester contre une série de mesures annoncées en décembre dernier. Parmi elles, la suppression de l’avantage fiscal sur le diesel. « Nous sommes en colère parce que nous risquons de perdre notre travail. Les politiciens ne savent pas ce qu’ils font, ils vont détruire l’agriculture allemande. Il faut qu’ils se ressaisissent. Si ça continue comme ça, tout sera importé. Je resterai ici le temps qu’il faudra, peu importe le temps que ça durera » déclare Tim à France Info. Cet agriculteur a garé son tracteur à 200 mètres de la porte de Brandebourg à Berlin. « Pourquoi s’en prendre toujours aux agriculteurs ? Pourquoi devrions-nous payer plus de taxes ? Nous sommes les seuls à ne pas pouvoir imposer nos prix, donc nous ne pouvons pas compenser » renchérit Tobias Leppin, chef du syndicat d’agriculteurs DBV.

Un mouvement populaire en Allemagne

Le ras-le-bol est partagé par une grande partie de la population allemande. Selon France Info, sept Allemands sur dix soutiennent le mouvement. Dans un autre sondage réalisé par le quotidien allemand Bild, 64% des Allemands ont déclaré qu’ils souhaitent un changement d’exécutif. Nombre de personnes qui ne sont pas concernées par les mesures prises dans le secteur agricole se sont jointes aux manifestations.

Nick en fait partie. Il est chauffeur de camion. « On dépense des milliards pour des projets quelconques à l’étranger qui ne nous intéressent pas, déplore-t-il auprès de France Info. Je vais vous donner un petit exemple : l’Allemagne a subventionné la construction d’une piste cyclable au Pérou. Pourquoi ? Quel est le but ? Pour la guerre, on verse encore trois milliards alors que nous n’avons plus de sous. Ce n’est pas possible ! L’argent devrait d’abord servir au pays et après, on voit si on peut s’occuper d’autres projets ».

Le revirement de l’exécutif

Ce lundi 15 janvier, le ministre des Finances allemand, Christian Lindner a prononcé un discours devant la porte de Brandebourg. L’homme politique a été accueilli par les huées des agriculteurs, le traitant de « menteur » et lui ordonnant de « dégager », détaille le Huffington Post. Leur mobilisation a payé, affirme-t-il à la foule en colère.

En effet, le gouvernement allemand a effectué un rétropédalage en règles, maintenant l’avantage fiscal sur les véhicules pour la sylviculture (l’activité d’entretien des forêts en vue de leur exploitation commerciale) et l’agriculture. La suppression de l’avantage diesel sera plutôt progressive « afin de donner aux entreprises concernées davantage de temps pour s’adapter » a déclaré le ministre des Finances. Des mesures qui n’apaisent pourtant pas la colère des agriculteurs qui se sentent lésés.

 

À lire aussi : Agriculteurs : ras-le-bol général en Europe

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