Société
Manifestation des agriculteurs : tout comprendre d’une révolte qui pourrait secouer le pays ces prochaines semaines
Depuis quelques semaines, la grogne monte chez les agriculteurs. Ce week-end, la FNSEA a repris des actions pour mobiliser la profession. Des blocages ont actuellement lieu dans toute la France, et les manifestations devraient s’amplifier ce 19 novembre avec le ralliement de la Coordination rurale au mouvement. Décryptage.
Les agriculteurs semblent pour le moment déterminés à reprendre leurs actions de janvier dernier avec vigueur. Envoyant des signaux d’alertes depuis quelques semaines, c’est la ratification du traité du Mercosur entre la France et l’Amérique du Sud qui est la principale cause de cette colère.
Qu’est-ce que le traité du Mercosur ?
Comme nous l’expliquions dans cet article, le Mercosur vise à faciliter les échanges commerciaux en supprimant progressivement 90 % des droits de douane sur une période de 10 ans. Ce traité prévoit des réductions drastiques sur des produits agricoles stratégiques comme la viande de bœuf, le sucre, la volaille et l’éthanol. Avec un marché potentiel de 780 millions de consommateurs et des échanges commerciaux estimés entre 40 et 45 milliards d’euros, cet accord, présenté comme le plus grand de libre-échange au monde, promet de bouleverser les échanges commerciaux entre l’Union européenne et l’Amérique latine.
C’est pour cette raison que la France s’oppose fermement à cet accord. Les conditions de production des produits sud-américains posent un véritable problème. En Amérique latine, les normes sanitaires et environnementales sont beaucoup moins strictes qu’en Europe. L’utilisation de produits phytosanitaires interdits dans l’Union européenne et d’antibiotiques utilisés pour le bétail, bannis en Europe depuis plus de 20 ans, alimente les inquiétudes des agriculteurs français.
Le modèle sud-américain n’impose pas les mêmes contraintes environnementales que celles exigées des producteurs européens, ce qui génère une distorsion de concurrence dénoncée par Paris. Mais la France reste isolée, avec seulement quatre autres États membres – la Pologne, l’Irlande, l’Autriche et les Pays-Bas – qui partagent son opposition. À l’inverse, l’Allemagne, dont l’industrie automobile
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