Société
Meurtres à Saint-Denis : le retour des rivalités de quartier ?
Deux meurtres d’adolescents dans la même semaine à Saint-Denis. Le maire craint un retour des rivalités interquartiers.
C’était un mercredi noir pour la ville de Saint-Denis. Le 17 janvier, un adolescent de 14 ans a été tué à l’arme blanche sur le quai de la station Basilique de Saint-Denis, sur la ligne 13. Le meurtre aurait été commis dans le cadre d’une rixe entre plusieurs personnes, a appris l’AFP auprès du parquet de Bobigny et de sources policières. Le jeune homme est mort de ses blessures, malgré un massage cardiaque effectué par les pompiers. Il n’y a pas eu d’interpellation pour le moment.
Le même jour, un jeune homme de 18 ans, Farid, est agressé près de son lycée, alors qu’il s’apprête à passer une épreuve du bac blanc. Selon une source policière jointe vendredi par l’AFP, la victime a été attaquée à coups de battes de base-ball. Elle avait été placée en coma artificiel à l’hôpital Beaujon de Clichy. Le lycéen est décédé le samedi 20 janvier. Selon le parquet de Bobigny, les deux affaires n’auraient pas de lien.
La recrudescence des rivalités de quartier ?
Un communiqué de la ville de Saint-Denis précise les circonstances de la mort de Farid : « Une voiture s’est arrêtée à [sa] hauteur pour une opération s’apparentant à une expédition punitive […] L’agression a été fugace, froide, aveugle et d’une extrême violence avec l’usage d’objets contondants ».
« Notre ville connaît depuis plusieurs jours un contexte de vives tensions entre plusieurs jeunes de différents quartiers », a déclaré sur Facebook, le maire (PS) de Saint-Denis, Mathieu Hanotin. « Nous ne savons pas à cette heure si les deux événements sont liés, mais le cercle infernal de la violence doit cesser. », conclut-il son poste.
Interrogé par le Huffington Post, le sociologue Marwan Mohammed, auteur de l’ouvrage « Y a embrouille ». Sociologie des rivalités de quartier, estime que ces violences sont « un phénomène cyclique », qui ont fait « a minima 120 morts » en France au cours des trente dernières années.
« L’ensemble des acteurs de la prévention, de la sécurité publique, Police Municipale et Nationale, comme les communautés éducatives sont mobilisés depuis plusieurs jours. », a déclaré le maire de Saint-Denis.
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