Budget de la défense : une majorité de Français prêts à accepter des coupes budgétaires

Alors que le gouvernement prévoit une hausse du budget de la défense, un sondage révèle que 59 % des Français sont favorables à cette augmentation, même si cela implique des coupes budgétaires dans d’autres domaines. 

Cette tendance s’inscrit dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes et de réarmement européen face aux défis sécuritaires actuels.

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a récemment évoqué la nécessité de renforcer le budget militaire pour atteindre un « poids de forme » d’environ 100 milliards d’euros par an.

Les résultats du sondage CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD montrent des écarts selon plusieurs critères :

• Les hommes sont plus favorables (63 %) que les femmes (55 %).

• Les plus de 65 ans et les 18-24 ans soutiennent davantage cette augmentation, tandis que les 25-34 ans y sont plus opposés (47 % pour, 53 % contre).

• Les catégories socio-professionnelles supérieures (CSP+) sont les plus favorables (70 %), contre 55 % des CSP- et 54 % des inactifs.

Les divergences sont également notables selon la proximité politique :

• À gauche, les partisans du Parti socialiste (74 %) et des Écologistes (62 %) soutiennent majoritairement l’augmentation du budget militaire. À l’inverse, « seuls 35 % des sympathisants de La France Insoumise y sont favorables. »

• À droite, 75 % des Républicains et 83 % des partisans de Renaissance y sont favorables. Les sympathisants du Rassemblement national sont plus divisés (57 % pour).

Cette question budgétaire s’inscrit dans un contexte où l’Union européenne a validé un plan de 800 milliards d’euros pour renforcer ses capacités militaires. Cette décision fait suite aux débats sur la place de l’Europe dans l’OTAN et au rapprochement entre Washington et Moscou.

Emmanuel Macron a annoncé récemment vouloir accélérer les investissements dans la défense sans augmenter les impôts. « Nous aurons à faire de nouveaux choix budgétaires et des investissements supplémentaires qui sont désormais devenus indispensables », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de mobiliser des financements privés et publics.