Société
Prisons : l'État a injecté 125 millions d'euros pour offrir des tablettes dernier cri aux détenus

Près de 23 000 détenus ont reçu une tablette Samsung flambant neuve, gracieusement installée dans environ 16 000 cellules par l’administration pénitentiaire. Officiellement, ce programme baptisé « Numérique en détention » vise à « améliorer les conditions de vie en prison » et à « soulager les personnels pénitentiaires de tâches récurrentes ». Montant de l’opération : 125 millions d’euros.
Si ces tablettes, censées être sécurisées et encastrées dans des « sarcophages inviolables », ne devaient permettre qu’un accès restreint à un réseau interne, plusieurs détenus ont découvert comment contourner ces verrous. Sur TikTok, un prisonnier connu sous le pseudonyme « rotation_59 » affiche fièrement son exploit : « La plus grosse erreur que la prison a pu faire », raille-t-il, en montrant comment il joue en ligne avec une manette branchée à son appareil. « C’est un deuxième écran, on peut regarder des films en meilleure qualité », se réjouit un autre prisonnier.
Et pour ceux qui voudraient en faire autant, ce détenu vend même un tutoriel à 50 euros expliquant comment réinitialiser l’appareil et en débloquer l’usage afin de profiter d’un accès Internet illimité.
Une gabegie dénoncée par les professionnels
Comme le révèle le Figaro, face aux détournements massifs, l’administration pénitentiaire assure n’avoir reçu « aucun retour concernant des détériorations ou des détournements », tout en défendant un programme lancé sous Nicole Belloubet en 2019 et généralisé à toutes les prisons depuis juin 2023.
Mais du côté des professionnels de la sécurité pénitentiaire, les critiques fusent. « On a apporté une solution à un problème qui n’existait pas et on s’est ajouté d’autres problèmes », confie un haut responsable sous couvert d’anonymat. Selon lui, ces tablettes n’apportent rien de neuf : « On pouvait fonctionner sans, pour les cantines, le parloir ou le courrier ».
Mais au-delà des risques sécuritaires, c’est bien le gaspillage d’argent public qui fait grincer des dents. « Dans l’administration pénitentiaire, on nous demande de faire des économies partout... Et là, on offre des tablettes dernier cri à des détenus, pour qu’ils regardent des films et jouent à la console ? » ironise un cadre du secteur. Pendant ce temps, les surveillants, eux, doivent composer avec des moyens toujours plus réduits.
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7 commentaires
Karoll
La France touche le fond à tout les niveaux et le roitelet fait le beau avec ses réunions européenne honte d'être français
Signaler un abusvert10
Pognon balancé par la fenêtre. Les dealeurs tous au RSA , gagnait bien plus. 8000 euros par semaine. De quoi s'acheter une tablette ou un smartphone
Signaler un abusgui.remy@orange.fr
La France touche le fond, tu crois qu’on y est, mais ça creuse encore.
Signaler un abusLibrefiere
Et pendant ce temps dans les classes, les rétroprojecteur datent des années 90, sont total hs... nos mili réparent les véhicules avec des bouts de filcelle... les commissariats et gendarmerie sont en ruines..........
Signaler un abusandesarael@yahoo.fr
Et nos agriculteurs , nos pauvres , nos urgences , nos ehpad ???? Comment expliquer ça ???
Signaler un abusChris ATHOME
Frontières pourrait il appronfondir son enquête sur le marché Belloubet et les "bénéficiaires du dit "marché" Merci d'avance La tablette à plus de 5000 €
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