Bellamy tête de liste LR : coup de barre à droite pour les européennes

François-Xavier Bellamy rempile en tête de liste des LR pour les européennes. En 2019, la liste de l’eurodéputé avait obtenu un maigre score de 8,48 %, les derniers sondages la placent aujourd’hui entre 8 % et 9 %. Au 20 h de TF1 lundi 15 janvier, Éric Ciotti annonçait la nouvelle, « c’est un élu européen remarquable qui a donné de l’influence à notre groupe, à la France, au Parlement européen, à Strasbourg ou à Bruxelles, vante le président de LR. C’est un homme de conviction, de valeur, d’expérience et de travail. » François-Xavier Bellamy affrontera ainsi, le 9 juin prochain, Jordan Bardella (RN), Marion Maréchal (Reconquête), probablement Raphaël Glucksmann (PS) et Manon Aubry (LFI). « Bellamy peut profiter du match entre Bardella et Maréchal, fait remarquer au Monde l’eurodéputé LR Brice Hortefeux. Je ne crois pas à une campagne respectueuse entre les deux, on dit ça au début, mais ce n’est jamais le cas à la fin. »

Le choix du conservatisme pour les européennes

Bellamy est un choix attendu, mais peu judicieux, selon certains : si les LR espèrent briguer des voix plus modérées, comme semblait l’espérer Éric Ciotti. En 2019, en toute fin de campagne, sa position sur l’euthanasie de Vincent Lambert, un patient tétraplégique, alors en état végétatif depuis plus de dix ans, lui aurait valu une perte de deux points, selon un sondage interne au parti. « Il n’y a pas de vie indigne d’être vécue », disait-il à l’époque.

Lors d’une interview accordée au Figaro le 15 janvier, la tête de liste LR réitère des propos conservateurs. « Il faut reconstruire une Europe qui donne à nos démocraties les moyens de maîtriser leur destin. Cela suppose de ne plus passer par des normes asphyxiantes, assène-t-il. Sur la question migratoire, l’essentiel reste à faire pour permettre aux pays européens de maîtriser leurs frontières. » Un positionnement proche, si ce n’est identique, au positionnement historique du RN, mais aussi de Reconquête, tenant éloigné de potentiels électeurs centristes. De quoi diluer les voix et risquer pour le parti d’obtenir moins de 5 %. Si Bellamy ne va pas au-delà, LR perdra tout siège au Parlement européen, assenant un énième coup de massue à un parti déjà à terre.

D’un autre côté, le choix du philosophe a de nombreux avantages. Si Olivier Véran est bien tête de liste comme la situation semble le désigner, une partie des macronistes de droite favorables à Edouard Philippe et Gérald Darmanin pourraient voir en lui un européiste rassurant et au-dessus de la mêlée. Ses valeurs catholiques assumées pourraient d’ailleurs bien voler quelques voix à la candidate de Reconquête en distinguant bien plus clairement Les Républicains de la majorité. Après la nomination de Rachida Dati à la Culture, le parti historique de droite a effectivement besoin d’air, et d’un vent nouveau.

 

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