Attaque au couteau à Mulhouse : ce que l’on sait sur l’assaillant et les circonstances de l’attentat

Samedi 22 février, un homme armé d’un couteau et d’un tournevis a attaqué plusieurs personnes dans le centre-ville de Mulhouse (Haut-Rhin), près du marché. Un Portugais de 69 ans a été mortellement poignardé en tentant de s’interposer. Cinq policiers municipaux ont également été blessés, dont deux grièvement : l’un à la carotide, l’autre au thorax. L’assaillant a été maîtrisé et interpellé après une intervention rapide des forces de l’ordre.

Des témoins ont rapporté que l’assaillant aurait crié « Allah Akbar » en passant à l’acte, ce qui a conduit le parquet national antiterroriste (PNAT) à se saisir de l’affaire.

L’assaillant est un Algérien de 37 ans, arrivé clandestinement en France en 2014. Il était sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) et fiché au FSPRT, le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.

En décembre 2023, il avait été condamné à six mois de prison pour apologie du terrorisme, après avoir publié une vidéo appelant au djihad et exhortant les musulmans à « combattre les mécréants ». Lors de son arrestation à l’époque, un couteau avait été retrouvé sous son oreiller, près d’un coran. Il avait également fait la promotion de sa vidéo à la mosquée locale.

Après sa condamnation, il avait été placé en centre de rétention administrative (CRA) pour être expulsé vers l’Algérie. Cependant, l’Algérie a refusé de délivrer un laissez-passer consulaire à dix reprises, empêchant toute expulsion.

Après 90 jours de rétention, la durée maximale prévue par la loi, un juge a refusé de prolonger sa rétention, entraînant sa libération sous assignation à résidence. Il devait signer régulièrement au commissariat pour vérifier le respect de cette mesure, mais il avait refusé de se soumettre à son contrôle judiciaire.

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est rendu sur place pour apporter son soutien aux forces de l’ordre et dénoncer l’incapacité à expulser l’assaillant. Il a pointé directement la responsabilité de l’Algérie, affirmant que « notre administration a relancé à dix reprises les autorités algériennes pour obtenir un laissez-passer consulaire, que nous n’obtiendrons jamais ».

Retailleau a dénoncé une « nouvelle attaque du terrorisme islamiste », mais aussi un « désordre migratoire à l’origine de cet acte terroriste », mettant en avant la nécessité d’un durcissement des règles d’expulsion pour les étrangers radicalisés.

Depuis le Salon de l’Agriculture à Paris, Emmanuel Macron a réagi à l’attaque en la qualifiant d’« attentat terroriste islamiste », et a exprimé ses « condoléances » à la famille de la victime ainsi que « la solidarité de toute la Nation » envers les forces de l’ordre blessées.

Le Parquet national antiterroriste (PNAT) a ouvert une enquête pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste et tentative d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique, en relation avec une entreprise terroriste. L’assaillant est actuellement en garde à vue, tandis que les investigations se poursuivent pour établir d’éventuels liens avec une mouvance islamiste radicale.