Davos : le projet d’une Europe plus souveraine sur fond de guerre en Ukraine

La 54ᵉ édition du Forum Économique Mondial de Davos s’est tenue du 15 au 19 janvier en Suisse dans la désormais célèbre ville de Davos. À la poursuite d’une coopération internationale, cet événement annuel réunit l’élite économique et politique mondiale pour échanger sur les enjeux majeurs de l’ordre mondial. À l’honneur, notamment, des sujets européens, dont le conflit russo-ukrainien et la souveraineté de l’Europe. 

Des discussions sur le conflit opposant l’Ukraine à la Russie, sans les Russes

Depuis l’offensive menée par la Russie à l’encontre de son voisin ukrainien en 2022, Vladimir Poutine est persona non grata. La réunion tenue à Davos ne fait pas exception. Selon le quotidien britannique Financial Times, le patron de la banque publique VTB, Andreï Kostine, celui du géant de l’aluminium Rusal, Oleg Deripaska, et le propriétaire de la société d’investissement Renova, Viktor Vekselberg, ont été priés de ne pas venir cette année. Ces trois hommes d’affaires, réputés proches du Président russe, font l’objet de sanctions par les États-Unis. 

Si des discussions pour mettre fin au conflit à l’est de l’Europe étaient à l’ordre du jour, Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, estimait quant à lui que c’était « parler pour ne rien dire […] Sans notre participation, toute discussion est dépourvue de toute perspective de résultat. »

Volodymyr Zelensky s’est exprimé le 16 janvier au forum, sommant les occidentaux de lui apporter davantage de soutien. « Poutine incarne la guerre […] Il ne changera pas […] Nous devons tous changer pour que la folie qui réside dans la tête de cet homme ou de tout autre agresseur ne prenne pas le dessus », a-t-il déclaré.

Le même jour, Emmanuel Macron a annoncé la livraison prochaine d’armes destinées au combat aérien à l’Ukraine : 40 missiles air-sol Scalp (Système de croisière conventionnel autonome à longue portée) et de plusieurs centaines de bombes. « Nous ne pouvons pas laisser la Russie gagner », a tonné le Président.

Vers une Europe plus souveraine

Sans surprises, Emmanuel Macron est reparti dans sa vieille rengaine : l’Europe, l’Europe, toujours plus d’Europe. Une constance que nous concédons de bonne grâce à celui qui, depuis bientôt 10 ans, s’illustre par son inconstance. C’est pour une Europe plus souveraine que plaide le Président français. Pour lui, l’UE est un projet « qui ne dépend pas des grandes puissances et qui n’est pas un projet d’hégémonie, mais d’équilibre et de respect ». 

« Une Europe plus souveraine signifie que nous devons nous assurer que nous avons une production européenne d’intelligence cérébrale souveraine, dirais-je. Des technologies clés et des éléments essentiels de la chaîne de valeur, des puces à l’agriculture en passant par l’énergie, c’est-à-dire les énergies renouvelables et l’énergie nucléaire ». Dans cette perspective, le Président a annoncé lors de sa prise de parole qu’il annoncerait en juin la construction d’un huitième réacteur nucléaire. 

Emmanuel Macron appelle à une hausse des investissements publics européens sur des « grandes priorités d’avenir ». « Il y a une formidable accélération des innovations, il y a une accélération de tous les agendas. Et l’Europe est face à de très grandes difficultés dans cette réorganisation du monde », averti le chef d’État.

 

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