Centres pour migrants : l’Albanie vote le pacte avec l’Italie

L’Albanie, par le biais d’un vote au parlement, a approuvé le 22 février 2024, l’accord migratoire avec l’Italie. Le texte prévoit la construction de deux centres d’accueil pour les migrants arrêtés dans les eaux italiennes.

Du fait de cet accord, l’Albanie devra construire des centres d’accueil pour migrants qui seront financés par l’Italie. Ils pourront accueillir près de 3000 migrants simultanément. L’un des deux centres aura comme fonction d’enregistrer les demandeurs d’asile et l’autre servira à loger les migrants dans l’attente d’une réponse à leur demande.

Italie : Giorgia Meloni joue la carte des alliances

Sur 140 députés que compte le parlement Albanais, 77 ont voté le texte qui permet à l’Italie de se décharger de l’accueil de dizaines de milliers de migrants par an. Les deux centres seront gérés par le gouvernement Italien comme ce fut le cas par l’Union européenne avec la Turquie.

La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a indiqué que ces deux centres permettront de gérer 36.000 migrants par an et que la réalisation de cet objectif dépendait de la rapidité avec laquelle l’Italie pourrait traiter les demandes d’asile. Alors que 158.000 migrants sont arrivés en Italie en 2023 contre 105.000 en 2022, Giorgia Meloni élue notamment sur un programme anti-immigration, tente malgré le droit européen et les réalités économiques italiennes de trouver des alliés européens et extra européens afin de faire face à la submersion migratoire de l’Europe qui se déverse principalement en Italie.

Centres en Albanie : 650 et 750 millions d’euros sur cinq ans

La droite accuse aussi le gouvernement socialiste d’Edi Rama de mettre en danger « la sécurité nationale ». En effet, pour l’opposition, l’accord constitue un renoncement à la souveraineté territoriale. Même si le coût de la construction des deux centres d’accueil et des infrastructures nécessaires pour leur bon fonctionnement seront couvertes à 100% par Rome, la droite Albanaise alerte sur une perte de souveraineté et sur le risque quant à la sécurité intérieure.

En plus du fonctionnement économique, le gouvernement italien devra se charger du maintien de l’ordre dans les centres, souvent emprunt à des violences. La police albanaise quant à elle sera uniquement responsable de la sécurité à l’extérieur des centres et lors du « transport des migrants d’une zone à une autre ». Les centres d’accueil pour migrants devraient ouvrir leurs portes au printemps 2024. Le budget estimé varie entre 650 et 750 millions d’euros sur cinq ans.

 

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