Union-Européenne
L’UE souhaite créer une agence de renseignement européenne
L’ancien président finlandais Sauli Niinistö a rendu un rapport qui vise la création d’une agence de renseignement européenne. Un projet qui s’inscrit dans un contexte de tensions internationales.
Face à la multiplication de menaces internationales, l’ancien président finlandais Sauli Niinistö a plaidé pour que l’UE renforce sa défense et son aptitude à gérer les crises internationales en misant sur un partage d’informations accru et une structure de renseignement unifiée. L’objectif ? Permettre aux pays membres de mieux anticiper et contrer les menaces, sabotages et agents étrangers qui opèrent déjà à travers le continent.
Une agence de renseignement européenne
Mandaté en mars par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, Sauli Niinistö avait pour mission de dresser un bilan de la capacité de défense et de résilience de l’UE, en plus de proposer des améliorations. Dans un contexte où la Russie, sous la présidence de Vladimir Poutine, poursuit sa guerre contre l’Ukraine aux portes de l’UE, Niinistö appelle l’Europe à créer un service de renseignement interétatique capable de répondre aux besoins stratégiques et opérationnels de ses membres. En outre, il recommande un réseau anti-sabotage pour renforcer la protection des infrastructures vitales. En effet, il y a quelques semaines, le patron du MI5 avait tiré la sonnette d’alarme face à la multiplication des risques pouvant émaner de l’Iran ou de la Russie.
La nécessité de travailler davantage sur le contre-espionnage au sein des institutions européennes a également été soulignée. Bruxelles, en particulier, est devenue une plaque tournante pour les activités d’agents étrangers en raison de sa forte concentration d’institutions et d’ambassades. En parallèle, la guerre en Ukraine a amplifié l’inquiétude des dirigeants européens. Le modèle d’intelligence Five Eyes, qui regroupe les agences des États-Unis, de l’Australie, du Canada, de la Nouvelle-Zélande et du Royaume-Uni, pourrait inspirer une approche européenne, bien que les États membres hésitent encore à centraliser le renseignement à cause des faiblesses perçues dans la sécurité de la Commission européenne.
La sécurité au sein de l’UE
Au-delà du renseignement, Niinistö propose une nouvelle loi de Préparation européenne visant à harmoniser les standards de coopération militaire entre les États membres et à définir des objectifs précis de défense commune. Parmi les lacunes identifiées, le rapport pointe un déficit de près d’un million de spécialistes en cybersécurité au sein de l’UE. Bien que Niinistö ne prône pas la conscription militaire, il appelle les gouvernements à impliquer davantage les civils dans la défense nationale par des programmes de formation et de sensibilisation.
Ce rapport influencera le prochain mandat de von der Leyen, qui nommera pour la première fois un commissaire européen à la défense. Ce dernier sera chargé de rédiger un livre blanc sur la défense, attendu au printemps, qui pourrait jeter les bases d’une politique de défense unifiée au sein de l’UE. Cependant, il est possible de s’interroger sur la capacité de l’Union européenne à créer une agence de renseignement. En effet, au regard des tensions politiques entre les différentes nations qui composent l’Union, il s’agit d’un véritable défi qui va demander des efforts importants et des moyens conséquents. De plus, les services de renseignement intérieurs des pays ne doivent pas être impactés par la mise en place de cette agence. Le risque étant d’affaiblir encore davantage de nombreux pays européens qui font l’objet de menaces importantes.
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