Société
Sans-abris : un « triste record » de mortalité recensé pour 2023
Le rapport annuel du collectif Les Morts de la rue dresse un constat accablant : 735 sans-abris ont perdu la vie en 2023, un chiffre en nette hausse par rapport à l’année précédente. Un sombre bilan, qualifié de « triste record ».
Le collectif Les Morts de la rue révèle dans son rapport annuel une statistique glaçante : au moins 735 sans-abris ont perdu la vie en 2023. Une hausse inquiétante qui fait écho aux 638 décès recensés l’année précédente.
Ce chiffre, qualifié de « triste record » par l’association, soulève de vives inquiétudes quant à la précarité et aux conditions de vie des sans-abri. Le collectif, soutenu par le gouvernement, précise que cette hausse reflète autant une dégradation de leurs conditions de vie qu’une meilleure précision dans le recensement.
Des vies écourtées
Les conclusions du rapport sont implacables : l’âge moyen de décès des sans-abri est de 48,8 ans, soit trente ans de moins que la moyenne nationale de 79,9 ans. La précarité impose ainsi une « mortalité massive et précoce ». Près de 90 % des victimes sont des hommes, et une personne sur deux est française. Ces décès surviennent le plus souvent dans les espaces publics (32 %) ou dans des établissements de soins (30 %), où l’accès aux services de fin de vie reste difficile.
La période hivernale, inévitablement plus meurtrière, a encore aggravé la situation. Les décès ont alors atteint leur pic (31 %), devant l’automne (23 %), l’été (23 %) et le printemps (21 %). Les morts sont souvent passées sous silence, malgré un nombre croissant de sans-abri estimé à 330 000 en France, selon le collectif. « Nous espérons les rendre visibles », affirme Les Morts de la rue, bien conscient qu’un tel recensement ne couvre qu’une partie de cette funeste réalité.
Le collectif évoque le chiffre impressionnant de 330 000 personnes vivant dans des conditions précaires, parfois sans logement personnel. Il rappelle que la mort des sans-abri échappe largement aux statistiques officielles : selon une estimation de 2015, le nombre réel de décès pourrait être six fois supérieur aux chiffres actuels. « Loin des regards, loin des consciences », conclut le rapport.
À lire aussi : Nuit de violences à Cahors : des adolescents poignardés, des individus cagoulés et armés font irruption au commissariat
Aucun commentaire
Loading