Société
Procès Samuel Paty : Les avocats d’Abdelhakim Sefrioui vont demander son acquittement
Alors que le procès Samuel Paty s’ouvrira dans un mois, les avocats d’Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste, s’apprêtent à demander son acquittement. Ils jugent la poursuite pour terrorisme infondée, arguant qu’aucune preuve de son lien avec le terroriste n’a été établie.
Le procès à venir après la mort de Samuel Paty, assassiné en 2020, va se dérouler dans un contexte tendu. Abdelhakim Sefrioui, accusé d’avoir incité au meurtre du professeur, verra ses avocats plaider son innocence, estimant l’accusation terroriste injustifiée.
Sefrioui clame son innocence dans l’assassinat de Samuel Paty
À moins d’un mois du procès lié à l’assassinat de Samuel Paty, les avocats d’Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste, prévoient de plaider l’acquittement de leur client. Selon eux, poursuivre Sefrioui sous une qualification terroriste serait une « aberration intellectuelle et judiciaire ». Ils insistent sur le fait qu’aucune preuve ne démontre que le terroriste à l’origine de l’attentat avait vu les vidéos postées par Sefrioui. De plus, ils affirment qu’aucun lien n’a été établi entre leur client et Abdoullakh Anzorov, l’auteur du meurtre de Samuel Paty en octobre 2020.
Dans une vidéo, cinq jours avant le crime, Abdelhakim Sefrioui dénonçait l’enseignant et appelait à son exclusion du collège, le qualifiant de « voyou » et accusant la France d’islamophobie. Depuis, il est en détention provisoire, maintenu à l’isolement, et continue de clamer son innocence face aux charges portées contre lui.
La défense estime que l’accusation manque de preuves
Les avocats de Sefrioui, Me Vincent Brengarth, Colomba Grossi, et Ouadie Elhamamouchi, fondent selon BFMTV leur stratégie sur le manque de preuves liant Sefrioui directement à l’attentat. Selon eux, il serait impossible de prouver que l’auteur de l’attaque a été influencé par les vidéos du militant islamiste. En dépit des accusations portées contre lui, la défense considère que l’affaire est principalement construite autour de suppositions, sans preuves matérielles solides.
Pourtant, les procureurs estiment que les vidéos de Sefrioui, largement partagées sur les réseaux sociaux, ont contribué à la montée de la haine contre Samuel Paty. Elles auraient ainsi joué un rôle déterminant dans la diffusion de fausses informations, alimentant l’indignation et, indirectement, conduisant à l’assassinat du professeur d’histoire-géographie.
Un procès sous haute tension
Le procès s’annonce particulièrement tendu, alors que la France est encore marquée par l’horreur de cet attentat. Depuis la mort tragique de Samuel Paty, plusieurs procès dans l’affaire ont déjà eu lieu, notamment celui de six anciens collégiens accusés d’avoir surveillé les abords du collège et aidé l’assaillant à identifier Paty. Ils ont été condamnés à des peines allant jusqu’à six mois de prison ferme, certains bénéficiant d’un aménagement sous bracelet électronique.
En parallèle, la famille de Samuel Paty poursuit ses démarches pour faire reconnaître la responsabilité de l’État dans cet attentat. Sa sœur, Mickaëlle Paty, a récemment intenté une action contre l’État, estimant que les services de l’Éducation nationale et les autorités locales ont échoué à protéger son frère malgré les menaces.
Avec l’ouverture imminente du procès d’Abdelhakim Sefrioui, la tension ne fait que monter. Ce dernier continue de contester son implication dans l’attentat, tout en dénonçant un « procès politique ». Les débats s’annoncent longs et difficiles, et devraient raviver des débats sur la liberté d’expression et la gestion de la menace islamiste dans le pays.
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