Société
« On a dû quitter Dijon en urgence pour la protéger », le récit d'une fillette de 13 ans victime de viols en réunion

Le mardi 4 mars dernier, Le Bien Public a publié le témoignage de Suzanne*, une mère dijonnaise, dont la fille Clara*, âgée de 13 ans, a été victime de viols en réunion entre novembre 2023 et janvier 2024. Ces agressions, perpétrées par deux garçons de 16 ans dans le quartier de la Fontaine-d’Ouche, se sont déroulées dans des lieux isolés tels que des caves, des cages d’escalier et des garages, accompagnées de violences physiques, de menaces avec des armes blanches et de séquestration.
Le 13 janvier 2024, Clara, alors en pleurs et repliée sur elle-même, a révélé à sa mère les abus subis depuis plusieurs mois. Selon Suzanne, les agresseurs, rencontrés par l’intermédiaire d’une amie, ont forcé Clara à avoir des rapports sexuels à plusieurs reprises, parfois en présence d’autres garçons de sa classe. « Elle m’a dit qu’elle avait été frappée, menacée avec un couteau ou un sabre, et séquestrée », rapporte Suzanne, précisant que sa fille n’était pas la seule victime.
Une plainte déposée malgré les réticences
Deux jours après cette confession, le 15 janvier 2024, Suzanne a porté plainte, bien que Clara s’y soit initialement opposée. « Elle ne voulait pas, mais c’était mon rôle de mère de le faire », explique-t-elle. Cependant, cette démarche a déclenché des représailles : tags sur leur domicile, dégradations, menaces via les réseaux sociaux, et une intrusion des agresseurs présumés dans le collège de Clara en mai 2024, aggravant encore la situation.
Une fuite précipitée pour protéger Clara
Face à une insécurité accrue et à la détérioration de l’état psychologique de sa fille – marquée par des crises d’angoisse, des idées de vengeance et le port d’un couteau pour se défendre –, Suzanne a pris une décision radicale. En 2024, elle a quitté Dijon en urgence pour s’installer à 700 km de là, chez des amis. « On a dû partir pour la protéger », confie-t-elle.
Plus d’un an après le dépôt de plainte, l’enquête reste en cours, sans avancée significative rapportée à ce jour. Clara, traumatisée, bénéficie d’un suivi psychologique pour surmonter les séquelles de ces violences. La famille, elle, déracinée et bouleversée, continue de vivre dans l’attente d’une réponse judiciaire.
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