Société
Agriculteurs en colère : des amendes pour trois agriculteurs arrêtés à Paris
Le 8 janvier, les trois agriculteurs de la Coordination Rurale, arrêtés pour avoir franchi les barrages et manifesté dans Paris, ont été jugés en comparution immédiate au tribunal de Meaux. Après une arrestation musclée et une nuit en garde à vue, ils sont ressortis libres et ont écopé d’une amende de 200 €.
Lundi 6 janvier 2025, avant l’aube, des dizaines d’agriculteurs ont pris la route en direction de la capitale, tracteurs en tête, pour exprimer leur mécontentement face à des normes étouffantes et à l’accord de libre-échange avec le Mercosur.
Trois agriculteurs ont réussi à passer les barrages
Cependant, leur chemin a été barré aux portes de Paris par un important dispositif des forces de l’ordre. Si la plupart des tracteurs n’ont pas réussi à entrer dans la capitale, trois agriculteurs membres de la Coordination Rurale, déterminés, ont franchi les barrages et, malgré les obstacles policiers, ont atteint la Tour Eiffel. Leur avancée s’est toutefois terminée par une arrestation par les gendarmes. Deux d’entre eux sont venus du Bas-Rhin (67) et le troisième de Meurthe-et-Moselle (54).
Mercredi 8 janvier, les trois agriculteurs ont été présentés au tribunal de Meaux après avoir passé une nuit en garde à vue. Leur action s’est déroulée sans violence ni dégâts majeurs, mais elle n’a pas échappé à la justice. Jugés en comparution immédiate, les trois manifestants ont écopé d’amendes et sont ressortis libres, sous conditions, à l’issue de l’audience.
Les trois agriculteurs jugés en comparution immédiate
Ludovic Grauffel, l’un des agriculteurs du Bas-Rhin arrêtés lors de la manifestation, partage son expérience. « On a écopé d’une amende de 200 euros pour les trois, pas par personne », explique-t-il. Pendant la manifestation, un incident a eu lieu : « Un gendarme a cassé une vitre de notre tracteur et s’est blessé au front avec des éclats de verre. Il a porté plainte contre nous pour “mise en danger de la vie d’autrui”. Un autre gendarme, qui est tombé en sortant de sa voiture, a aussi porté plainte », dit-il, en précisant qu’ils devront verser une somme à une association d’aide aux victimes des gendarmes du 77.
Mais pour le paysan du Grand-Est, c’est surtout l’arrestation elle-même qui l’interpelle. « On a été plaqués au sol comme des malpropres, comme presque humiliés par certains gendarmes. Mais il faut dire qu’on les a un peu promenés pendant deux heures », raconte-t-il. Heureusement, il note un meilleur traitement par la suite : « La brigade de recherche de Meaux s’est occupée de nous, et là, franchement, rien à dire. Des gars très bien qui font leur boulot. »
« C’est minable »
Au-delà des faits, Ludovic Grauffel voit dans cette arrestation bien plus qu’un simple incident. « Franchement, je trouve ça minable qu’on nous interdise de manifester. C’est un droit fondamental en France. Et nous empêcher de circuler alors qu’il n’y avait pas d’arrêté pour bloquer les tracteurs, c’est inadmissible. On aurait pu se promener dans Paris normalement, mais on nous a pris en otage sur un parking à Fontenay-Trésigny. C’est minable. »
À la question de savoir s’ils prévoient de nouvelles manifestations, la réponse reste prudente : « Peut-être, mais pour l’instant, on préfère ne pas en parler. »
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