Depuis 20 mois, le Soudan est déchiré par un conflit meurtrier opposant l’armée nationale aux Forces de soutien rapide (FSR). Cette guerre fratricide a déjà causé la mort de dizaines de milliers de personnes et forcé 12 millions d’habitants à fuir leurs foyers, aggravant une situation humanitaire déjà désastreuse.
Les causes de cette crise sont multiples : accès limité aux soins médicaux, pénurie d’eau potable, hygiène insuffisante et pratiques alimentaires inadaptées. Ces facteurs structurels, combinés à l’insécurité alimentaire généralisée, forment un cocktail explosif qui laisse des millions de Soudanais au bord de la famine.
Une famine qui s’étend
La famine a déjà été déclarée dans cinq régions du pays, selon un rapport du système de classification de la sécurité alimentaire (IPC). Pire encore, d’ici mai 2025, elle pourrait s’étendre à cinq nouveaux districts dans la région occidentale du Darfour, épicentre des violences les plus sanglantes du conflit. « Sans un accès humanitaire immédiat et sans entrave, permettant une réponse multisectorielle renforcée, la malnutrition risque de s’aggraver rapidement », a averti Eva Hinds, responsable du plaidoyer de l’UNICEF au Soudan.
L’accès des organisations internationales aux zones touchées reste extrêmement limité en raison des combats intenses et de l’insécurité. Cela complique la livraison de nourriture, d’eau potable et de matériel médical aux populations les plus vulnérables. Face à cette situation, l’ONU appelle à une mobilisation internationale urgente pour répondre aux besoins immédiats et éviter une catastrophe humanitaire de plus grande ampleur. Mais dans un pays où les infrastructures sont ravagées et où les priorités des belligérants semblent bien loin des préoccupations humanitaires, la tâche s’annonce herculéenne.
Si la communauté internationale ne parvient pas à agir rapidement, les conséquences de cette crise pourraient marquer le Soudan pour des décennies. Une génération entière d’enfants risque d’être perdue, victimes de la malnutrition, des maladies et du traumatisme causés par une guerre qui semble n’avoir aucune fin en vue.
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