International
Roumanie : des milliers de personnes manifestent contre l’annulation de l’élection présidentielle
Le 6 décembre 2023, la Cour constitutionnelle de Roumanie a annulé l’élection présidentielle, perturbant profondément la scène politique du pays, après des accusations d’interférences russes et de campagnes illégales en ligne.
Le 6 décembre dernier, un verdict sans précédent avait ébranlé la scène politique en Roumanie : la Cour constitutionnelle avait annulé l’élection présidentielle du pays. À la surprise générale, ce scrutin avait vu le candidat de droite dure, Calin Georgescu, s’imposer en tête au premier tour. Un résultat qui a choqué une partie de la population. Pourtant, des soupçons d’interférences russes et de campagnes illégales de soutien sur les réseaux sociaux, notamment TikTok, ont conduit les autorités à remettre en cause la légitimité du processus électoral. La Commission européenne avait annoncé l’ouverture d’une enquête afin de déterminer l’étendue de ces manipulations.
Ce vendredi, des milliers de Roumains se sont rassemblés devant le Parlement à Bucarest pour protester contre ce qu’ils considèrent comme un vol de leur voix. « Vous avez volé notre vote ! », ont scandé les manifestants, revendiquant le rétablissement du second tour et la reconnaissance des résultats du premier tour. « Rendez-nous le second tour ! », ont exigé les partisans de Calin Georgescu, absents lors de la manifestation, mais représentés par des affiches et des banderoles.
Les répercussions politiques et judiciaires
Calin Georgescu, dont les opinions critiques à l’égard de l’Union européenne et de l’OTAN ainsi que son opposition à toute aide militaire à l’Ukraine ont alimenté ses soutiens, a immédiatement déposé plusieurs recours en justice, y compris auprès de la Cour européenne des droits de l’homme. Son équipe juridique a contesté l’annulation auprès de la Cour constitutionnelle.
La crise a également révélé une montée en puissance des partis nationalistes, à l’image de l’Alliance pour l’Unité des Roumains (AUR), dirigée par George Simion. Ce dernier, au côté de ses partisans, a dénoncé ce qu’il considère comme une dérive dictatoriale et a appelé à une nouvelle manifestation dans les jours à venir. En moins de trois ans, les partis souverainistes ont connu une ascension fulgurante, représentant désormais un tiers des électeurs roumains. En réaction, plusieurs partis pro-européens ont formé un gouvernement de coalition et présenté un candidat commun à la présidence, Crin Antonescu. Toutefois, ce dernier a suspendu sa candidature, citant un manque de soutien des grands partis du pays. De nouvelles élections présidentielles, désormais programmées pour mai 2025, ne suffisent résolument pas à dissiper l’incertitude qui plane sur la Roumanie, en pleine turbulence politique.
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