« Nous ne sommes plus stupides à présent », a-t-il lancé, soulignant la manière dont les États-Unis sont traités par d’autres pays dans ce dossier. En fin d’année, il avait même publié un message incendiaire sur son réseau Truth Social, accusant le Panama de « nous arnaquer » et qualifiant les actions des autorités panaméennes de « très au-delà de leurs rêves les plus fous ».
Le Groenland : un « contrôle absolu » à conserver
L’intérêt de Trump pour le Groenland est bien documenté, mais ses récentes déclarations ont relancé les spéculations sur une volonté d’annexion. Selon lui, la possession du Groenland est « une nécessité absolue » pour garantir la sécurité nationale des États-Unis. Le territoire, sous souveraineté danoise, est perçu comme un carrefour stratégique de l’Arctique, et l’accélération du réchauffement climatique ouvre des routes maritimes reliant l’Asie à l’Europe.
Donald Trump n’a pas hésité à exhorter le Danemark à « renoncer » à son contrôle du Groenland. En 2019, alors président, il avait même envisagé un achat du territoire. Toutefois, cette démarche n’est pas nouvelle : l’histoire des États-Unis est marquée par plusieurs tentatives d’acquisition du Groenland, qui avaient toutes été rejetées par le Danemark, notamment par une offre de 100 millions de dollars sous la présidence de Harry Truman en 1946.
Le Canada : vers un 51e État?
L’idée d’intégrer le Canada comme le « 51e État » américain n’est pas non plus une nouveauté pour le président républicain. Après des échanges avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau fin 2024, Donald Trump a ravivé cette proposition, menaçant de « forcer » le Canada à se soumettre aux conditions américaines. Pour lui, l’alliance avec le Canada n’est qu’un outil de dépendance, et l’annexion de son voisin du nord semble un moyen de renforcer l’indépendance énergétique des États-Unis.
Les réactions canadiennes ne se sont pas faites attendre. La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a fermement déclaré que « le Canada ne reculerait jamais face aux menaces ». Le Premier ministre Justin Trudeau a ajouté que « le Canada ne fera jamais partie des États-Unis ». La controverse a à nouveau été alimentée par les propos d’Elon Musk qui a lancé une réplique acerbe à Trudeau, qualifiant ses déclarations d’« inutiles ».
Donald Trump : une politique étrangère « non isolationniste »
Loin de l’image d’un président isolationniste, Donald Trump semble vouloir redéfinir la place des États-Unis sur la scène internationale. Selon Maud Quessard, chercheuse à l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire, ces propos révèlent une politique de puissance plus active. Le républicain souhaite en effet se positionner face à des rivaux comme la Chine et la Russie, deux grandes puissances expansionnistes. En revendiquant des territoires géographiquement proches, le leader républicain entend raviver un imaginaire de grandeur nationale, à l’image des figures impérialistes comme Theodore Roosevelt.
Ce projet, bien que provocateur, entre dans une logique où la « pression maximale » est utilisée comme un levier pour négocier. Donald Trump n’a jamais explicitement déclaré son intention d’utiliser la force militaire, mais ses propos laissent entendre qu’il pourrait recourir à des démonstrations de force pour obtenir des accords favorables aux intérêts américains.
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