Politique
Ritchy Thibault, collaborateur de la députée LFI Ersilia Soudais, convoqué par la police nationale pour avoir qualifié ses agents « d’enfants de Pétain »
Le 13 janvier, Ritchy Thibault, le collaborateur de la députée Ersilia Soudais, sera entendu par la Direction Régionale de la Police Judiciaire dans le cadre d’une audition libre. Cette convocation fait suite à une plainte déposée par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, pour « injure publique contre une administration publique » alors qu’il avait qualifié la police nationale « d’enfants de Pétain ».
Dans un communiqué publié par ses avocats, il est précisé que cette plainte vise un tweet dans lequel l’assistant parlementaire de la députée Ersilia Soudais qualifiait la police nationale « d’enfants de Pétain ».
La collaboration entre les enfants de Pétain de la police nationale et les torchons de Bolloré est logique.
Rien d’étonnant dans le fait d’être fiché par un régime en cours de fascisation.
Pour nombre de militants la fiche S est une véritable fiche de salubrité antifasciste. pic.twitter.com/LU6TuTQO1P
— Ritchy Thibault (@ritchy_thibault) October 14, 2024
« Ceux qui mettent des cibles dans le dos de nos policiers et de nos gendarmes doivent en répondre devant les tribunaux »
En réponse à cette polémique, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avait porté plainte et justifié sa démarche dans une déclaration le 22 octobre : « Je ne tolérerai aucune insulte contre les forces de l’ordre. Ceux qui mettent des cibles dans le dos de nos policiers et de nos gendarmes doivent en répondre devant les tribunaux. »
J’ai porté plainte hier contre @ritchy_thibault pour injure publique commise envers une administration publique.
M. Thibault avait, le 14 octobre dernier parlé des policiers comme des « enfants de Pétain ».
Je ne tolérerai aucune insulte contre les forces de l’ordre. Ceux…
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) October 22, 2024
Les avocats de Ritchy Thibault dénonce une « procédure-bâillon »
Cependant, les conseils défendent leur client en précisant que cette expression renvoie à un fait historique, à savoir la création de la police nationale en 1941 sous le régime de Vichy. À leurs yeux, cette plainte constitue une énième « procédure-bâillon », qu’ils qualifient de « symptomatique d’un recul des libertés fondamentales et notamment de la liberté d’expression dans notre pays ». Ils estiment qu’elle relève davantage d’une volonté d’intimidation politique que d’une véritable démarche judiciaire.
Communiqué de mes avocats @Abaudelin et @Braunavocat, relatif à ma convocation ce lundi 13 janvier par la police judiciaire suite à la plainte de B.Retailleau. pic.twitter.com/ybSQw1gVLF
— Ritchy Thibault (@ritchy_thibault) January 8, 2025
Par ailleurs, les avocats rappellent avoir déposé une plainte contre le ministre de l’Intérieur auprès de la Cour de justice de la République pour dénonciation calomnieuse, précisant que ce dépôt a été effectué le 23 décembre dernier.
Ritchy Thibault actuellement exclu de l’Assemblée nationale
Cette plainte s’inscrit dans un contexte déjà tendu depuis octobre, lorsque Ritchy Thibault, collaborateur de la députée Ersilia Soudais, avait été informé par un gendarme de la Garde républicaine qu’il lui était désormais interdit d’accéder au site de l’Assemblée nationale en tant qu’assistant parlementaire, pour avoir déclaré lors d’une manifestation en soutien à la Palestine : « Le seul chemin dans les rues de Paris, c’est l’intifada. »
Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, avait confirmé l’exclusion de ce dernier en raison d’un « risque de trouble à l’ordre public » : « Lorsqu’un risque de trouble à l’ordre public est avéré, un refus d’entrée peut être opposé, fut-ce à titre conservatoire. C’est le cas en l’espèce. »
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