[Sondage VA] Marine Le Pen pourrait devenir Présidente de la République en 2027

La course est encore longue, trois ans et demi, mais cette fois, la victoire pourrait bien couronner la marathonienne Marine Le Pen. Selon un sondage Ifop pour Valeurs Actuelles, pour la première fois, la candidate du Rassemblement national pourrait l’emporter.

Un premier tour fracassant

Selon les estimations réalisées par l’Ifop, Marine Le Pen écraserait toute concurrence au premier tour avec 36 % des suffrages. Le score n’a jamais été atteint depuis l’élection présidentielle de 1974, il y a maintenant cinquante ans, durant laquelle François Mitterrand avait réuni 43 % des votants.

Son plus proche concurrent serait derrière, loin derrière avec 22 % des suffrages exprimés : à ce niveau, ni Gabriel Attal, ni Edouard Philippe ne se démarque, les deux concurrents centristes pour la fonction suprême font à ce niveau jeu égal. On retrouverait ensuite Jean-Luc Mélenchon dans le cas où celui-ci rempilerait, à 14 %. Dans cette configuration, le candidat de La France Insoumise serait néanmoins à surveiller tant la « tortue », ainsi qu’on le surnomme, progresse à chaque fois très largement durant la campagne. Pourtant, pour la première fois, celui-ci pourrait bien être torpillé par les nombreuses dissensions internes à son parti, et par l’exaspération d’un certain nombre d’électeurs de gauche.

L’avantage du Rassemblement National est ainsi, contrairement à l’intégralité des grands partis d’aujourd’hui, son soutien quasi-univoque derrière la personne de Marine Le Pen, déjà déclarée candidate pour 2027. Si le succès fulgurant de Jordan Bardella donne sans doute des idées à certains, ce dernier n’a jamais fait montre d’une quelconque ambition présidentielle à court-terme pour le moment. À côté, les Républicains se montrent particulièrement divisés vis-à-vis de Laurent Wauquiez et les macronistes peinent à choisir entre Attal et Philippe. Pour la gauche, la candidature de Jean-Luc Mélenchon, elle aussi, est loin d’être évidente.

Une victoire de Marine Le Pen possible, mais loin d’être acquise

Toujours selon Valeurs Actuelles, la victoire au second tour serait, à nouveau, le grand défi de Marine Le Pen. Manquant encore de « réservoir de voix », elle atteindrait les 51 % face à Gabriel Attal, et les 50 % face à Edouard Philippe. La seule victoire tout à fait acquise se ferait en cas de second tour contre Jean-Luc Mélenchon, où le résultat ferait probablement peu de doutes : 64 % contre 36 % pour le candidat LFI.

La raison du manque – certes relatif – de progression de la candidate du RN se retrouve notamment dans l’absence de ce qu’on appelle un « réservoir de voix », terme pour désigner les reports de voix du premier tour sur le second. Les derniers pourcents sont ainsi souvent les plus difficiles à acquérir : si Marine Le Pen a incontestablement détruit le « barrage républicain » et les digues la séparant des autres partis, elle doit à tout prix maintenir un esprit de conquête électorale, notamment si elle veut éviter un nouveau « plafond de verre ».

Marine Le Pen porte la droite nationale en tête

Si l’on additionne les voix du premier tour de Marine Le Pen (36 %), d’Éric Zemmour (6 %) et de Nicolas Dupont-Aignan (2,5 %), on atteint 44,5 % des voix. Un score colossal qui place la droite nationale bien en tête devant la droite (Wauquiez entre 5,5 et 6 %), le centre à 22 % et la gauche à moins de 30 %. Les chiffres sont bons, voire excellent, et montreraient une forte progression par rapport à 2022 où ce bloc, déjà en tête avec 32 %, gagnerait largement en électeurs, le tout étant porté par la hausse de Marine Le Pen.

La grande force du RN est d’ailleurs moins son score que les continuelles progressions dans nombre d’électorats. Ayant acquis à sa cause les classes populaires, Marine Le Pen y progresserait encore dès le premier tour avec +14 % (près d’un électeur sur deux). Les professions intermédiaires la plébisciteraient également avec 33 % (+12 %), et elle pourrait enfin convaincre les retraités, électorat adepte du centrisme et de la droite libérale depuis longtemps, avec 32 % (+14 %).

Ceux qui sont encore rétifs à voter « MLP », ce sont les CSP+ et la classe bourgeoise en général. Défavorables à la ligne sociale de la candidate, ils seraient largement sous-représentés dans son électorat avec 13 % seulement de CSP+ au premier tour et 34 % de diplômés supérieurs au second tour contre Attal. Pourtant, la progression de Marine Le Pen n’est pour l’instant pas vouée à s’arrêter, notamment grâce à la personnalité de Jordan Bardella qui lui permet de toucher un électorat plus jeune et plus bourgeois.

Dans la même temporalité, il y a presque cinq ans jour pour jour, l’Ifop avait estimé Marine Le Pen à 27 % au premier tour. Au second tour, elle était donnée perdante au second tour avec 44 %. Finalement, la candidate du RN avait atteint 23,15 %, puis 41,45 %. Légèrement surévaluée, l’écart n’était pas un gouffre non plus.

 

À lire aussi : Sondage d’avenir politique : Marine le Pen arrive en tête