Politique
Un air de campagne lors de la première séance de dédicaces de Jordan Bardella dans le Lot-et-Garonne
Le président du Rassemblement National, Jordan Bardella, a choisi Virazeil et Tonneins dans le Lot-et-Garonne pour lancer sa campagne – littéraire – après la sortie, ce 09 novembre, de son premier livre, ce que je cherche. Colère agricole, succession de Marine Le Pen, le jeune auteur est en réalité en pleine tournée politique.
En campagne d’abord auprès des agriculteurs
C’est dans une exploitation agricole du Lot-et-Garonne, à Virazeil, qu’était attendu en ce dimanche 10 novembre, veille de jour férié, l’apprenti-écrivain Jordan Bardella venu apporter quelques rayons de soleil à des agriculteurs en plein brouillard. Et pour cause, « rien n’a changé depuis que nous avons investi les routes de France il y a un an » nous confie l’un des paysans du coin. De fait, Bruxelles n’a depuis la colère rurale du début d’année apporté aucune réponse concrète à l’ire des agriculteurs furieux de voir l’accord du Mercosur prêt à être signé et des normes toujours plus restrictives et étouffantes pour leurs activités.
Non loin de cette campagne verdoyante, dans la préfecture du Gers, à Auch, une soixantaine d’agriculteurs avaient d’ailleurs initié à nouveau le mouvement en déversant de la laine de mouton mi-octobre, une façon pour eux de rappeler qu’ils se font tout simplement tondre par l’Union européenne. À Foix, en Ariège, toujours dans le sud-ouest, le préfet Simon Bertoux avait dû lui-même prendre la parole lorsque des manifestants avaient renversé des panneaux routiers de municipalités sous ses bâtiments et rappelé, banderoles déployées, qu’il n’y a « pas de pays sans paysans ».
C’est ce message similaire de détresse, mais d’espoir aussi, qui a été tenu face à Jordan Bardella à Virazeil, par le médiatique président de la Coordination Rurale du Lot-et-Garonne, Serge Bousquet-Cassagne : « Jordan, quand tu repartiras, tu vas mesurer 5 ou 6 cm de moins, parce que tu auras le poids de la confiance de tous les gens d’ici ».
« Jordan, quand tu repartiras du Lot-Garonne, tu vas mesurer 5 ou 6cm de moins. Parce que tu auras le poids de la confiance de tous les gens d’ici » : Serge, agriculteur, s’adresse à Jordan Bardella en déplacement sur une exploitation agricole à Virazeil. @Frontieresmedia pic.twitter.com/t7lDRDgSzv
— David Alaime (@DavidAlaime) November 10, 2024
À la foi seul et « aux côtés de Marine Le Pen »
Pour le premier déplacement de sa campagne qu’il qualifie de « littéraire », Jordan Bardella, le président du Rassemblement National, était seul, pour une fois, sans Marine Le Pen. La raison est simple, la députée du Pas-de-Calais avait des engagements commémoratifs à Hénin-Beaumont. Nul lieu, donc, de s’inquiéter d’une quelconque dissonance entre la patronne du groupe RN à l’Assemblée nationale, et son jeune poulain, comme certains journalistes voudraient le faire croire en chantonnant la petite musique d’une tentative de « tuer la mère ». Une théorie peu élégante, mais pas surprenante du service public. L’auteur est clair, « rien ne nous séparera jamais Marine et moi ». Il le dit, l’affirme, et l’écrit plusieurs fois dans sa première biographie, Ce que je cherche.
Sur place, les primo lecteurs et autres sympathisants du président du parti sont clairs également : « On les veut ensemble, ils sont complémentaires, elle vise l’Élysée, il vise Matignon ». D’autres, qui ont déjà achevé la lecture, sont fiers de nous montrer la table des matières : « Regardez, il dédie sa conclusion à Marine Le Pen. N’est-ce pas une magnifique preuve de loyauté et de déférence envers celle à qui il doit tout ? ».
L’avenir nous le dira. En tous les cas, ce que cherche Jordan Bardella, ce n’est pas à remplacer Marine Le Pen. Pas pour l’instant.
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