International
GPA : le pape appelle à son « interdiction universelle »
Lors de ses vœux du 8 janvier 2024, le pape François a appelé la communauté internationale à interdire la gestation pour autrui. Pour lui, « le ventre de la mère ne doit pas devenir un objet de commercialisation ».
Lundi 8 janvier 2024, lors de ses vœux de la nouvelle année destinés au corps diplomatique au Vatican, le pape François a appelé la communauté internationale à interdire la Gestation Pour Autrui (GPA) dénonçant à son égard une « commercialisation » du corps humain.
« Le chemin de la paix exige le respect de la vie, de chaque vie humaine, à commencer par celle de l’enfant à naître dans le ventre de la mère, qui ne peut être supprimé ou devenir un objet de commercialisation ». C’est ce qu’a déclaré le souverain pontife lors des vœux au corps diplomatique du Vatican. « À cet égard, je considère que la pratique de la gestation pour autrui est regrettable, car elle porte gravement atteinte à la dignité des femmes et des enfants », a-t-il ajouté. « Je souhaite donc que la communauté internationale s’engage à interdire universellement cette pratique ».
L’Église catholique opposée depuis longtemps à la Gestation Pour Autrui
Pour rappel, la (GPA) gestation pour autrui est une pratique incluse dans la procréation médicalement assistée (PMA). Cette pratique permet aux couples homosexuels, aux hommes seuls, et aux couples hétérosexuels dans lesquels la femme est stérile de faire appel à une mère porteuse — femmes en situation de précarité — afin d’avoir un enfant. Plus concrètement, la GPA consiste à implanter un embryon dans l’utérus d’une mère porteuse, qui remet une fois né le bébé au demandeur.
L’Église catholique est depuis longtemps opposée à la pratique GPA. Déjà en juin 2022, le pape avait qualifié cette dernière de « pratique inhumaine ». En 2013, lors de La Manif Pour Tous, les nombreux manifestants, pour beaucoup chrétiens, ainsi que les élus, craignaient déjà qu’à la suite de l’autorisation du mariage pour tous ne soit autorisée la PMA — c’est chose faite — ainsi que la GPA.
La GPA bientôt autorisée dans l’Union européenne ?
En novembre 2023, le Vatican avait néanmoins indiqué que les enfants de couples de même sexe, qu’ils soient adoptés ou nés par gestation pour autrui, pouvaient être baptisés et donc recevoir les sacrements de l’Église catholique. Même si la majeure partie des pays européens interdisent actuellement la GPA, un certificat en faveur de la reconnaissance de la GPA dans l’UE fut voté mi-décembre. Ce vote concernait plus précisément le « certificat européen de parentalité ». Le syndicat de la famille avait d’ailleurs appelé à manifester contre ce certificat voté depuis par le Parlement européen. En octobre 2021, le Président de la République avait quant à lui qualifié la GPA de « ligne rouge à ne pas franchir ».
Le projet initié par la présidente de la Commission européenne oblige tous les États membres de l’UE – même ceux qui condamnent la GPA – à reconnaître la filiation fictive d’un enfant dont l’état civil efface la mère pour la remplacer par les commanditaires. Plus grave encore, le texte permet l’interdiction pour les États membres de s’opposer à la reconnaissance de la GPA dans la filiation, effaçant ainsi toute souveraineté nationale aux pays qui souhaiteraient maintenir l’interdiction de la GPA.
À lire aussi : GPA : le Parlement européen vote en faveur du certificat européen de parentalité
Aucun commentaire
Loading