Douze pays musulmans dont l’Algérie et le Maroc concentrent 50 % des mesures d’expulsion en Europe

Selon les dernières statistiques d’Eurostat publiées le 18 septembre 2024, 96 115 citoyens extra-européens ont fait l’objet d’une décision d’expulsion d’un pays de l’Union européenne au cours du deuxième trimestre 2024, soit entre avril et juin. La France est d’ailleurs reine des expulsions en Europe.

Ces données font écho à une actualité récente brûlante, où les décès de Philippine et Kilian par des migrants sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) ont endeuillé le pays. Ces tragédies ont alimenté les débats houleux sur la question de l’immigration, exacerbés par la déclaration de Bruno Retailleau, qui a affirmé que « l’immigration n’est pas une chance ».

La France, premier pays à donner des ordres de sortie

En termes de statistiques, la France reste le pays en tête en matière d’ordres de sortie, avec 32,5 % des décisions, suivie de l’Allemagne (13,4 %), la Grèce (6,8 %), la Belgique (6,7 %) et l’Italie (6,6 %).

En France, bien que le pays soit en tête des décisions d’expulsion, l’efficacité de leur mise en œuvre reste faible. En 2023, le taux d’exécution des Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF) n’a atteint que 6,9 %. Ce chiffre révèle une faille majeure dans le système migratoire français, où la grande majorité des décisions d’expulsion ne sont pas suivies d’effet. Cette situation alimente les frustrations au sein de la population, alors que l’immigration est une préoccupation croissante pour les Français.

Les Algériens et Marocains en tête du classement des expulsions

Les nationalités les plus concernées par ces décisions d’expulsion sont principalement les Algériens avec 7 % des mesures, suivis des Marocains avec 6,7 %, 6,1 % des Turcs, 5,8 % des Syriens et les Afghans représentent 5,3 %. Dans les dix pays en tête du classement, on retrouve d’ailleurs neuf pays musulmans et la Géorgie. 

Fait notable, les expulsions touchent également les mineurs non accompagnés. Durant le deuxième trimestre 2024, 620 ordres de quitter le territoire ont été émis contre des mineurs, représentant une augmentation de 4,2 % par rapport au trimestre précédent, et une hausse impressionnante de 111 % par rapport à la même période en 2023. Cependant, les retours effectifs dans des pays tiers pour ces mineurs restent moins fréquents : 90 ont été renvoyés, un chiffre en baisse par rapport au premier trimestre 2024.

 

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