Affaire Philippine : ces dizaines d’oubliés victimes de la non-application des OQTF

L’énumération des faits est tristement répétitive. Depuis l’interpellation de Taha O., 22 ans, de nationalité marocaine, principal suspect du viol et du meurtre de Philippine à Paris vendredi dernier, une question se pose : pourquoi cet individu, sous Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) depuis la mi-juin 2024, se trouvait-il toujours sur le territoire national ?

Malheureusement, les affaires similaires se sont multipliées ces dernières années. Tour d’horizons des principales.

L’affaire Lola, ou la médiatisation des OQTF non-exécutées

Très médiatisée en raison du jeune âge de la victime, l’affaire Lola a été un traumatisme pour beaucoup de Français. Le 14 octobre 2022, le corps inanimé de Lola Daviet, 12 ans, est retrouvé dans une malle dans la cour de l’immeuble qu’elle habitait avec ses parents dans le XIXᵉ arrondissement de Paris. Rapidement, une suspecte, Dahbia Benkired, Algérienne de 24 ans, est interpellée. Elle reconnaît les faits de viol et de meurtre et est mise en examen, avant d’être placée en détention provisoire.

La suspecte était arrivée en France légalement en 2016, via un visa étudiant, avant de se maintenir illégalement sur le territoire français. Interpellée pour défaut de titre de séjour en août 2022 alors qu’elle voulait prendre l’avion, Dahbia Benkired était sous le coup d’une OQTF à exécuter par ses propres moyens d’ici au 21 septembre 2022, soit trois semaines seulement avant les atrocités subies par Lola.

Cette terrible histoire catapulte le sujet des OQTF non-exécutées dans le débat public, la droite et le bloc national s’en saisissant pour dénoncer l’incurie de la justice française en la matière.