🇺🇸 Élections américaines
Comprendre l’élection américaine : un système électoral unique
Ce mardi 5 novembre s’ouvre l’élection américaine : les Américains vont choisir les grands électeurs, qui désigneront ensuite le prochain président des États-Unis. Un système électoral bien différent du nôtre.
Environ 240 millions d’Américains sont appelés à désigner le 47ᵉ locataire de la Maison Blanche selon un système un peu complexe. Aujourd’hui, les électeurs ne choisissent pas directement leurs champions, mais 538 délégués répartis dans les 50 États. C’est le fameux collège électoral. À l’issue du scrutin, le candidat qui obtient au moins 270 voix, une majorité donc, accède au bureau ovale. Jusque-là, rien de trop compliqué, sauf à y regarder d’un peu plus près.
Un système électoral unique en son genre
Pour commencer, tous les États ne se valent pas. Certains, comme le Maine, n’envoient que quatre grands électeurs, alors que la Floride en attribue trente. Gagner l’élection ne requiert donc pas la majorité des voix populaires, mais simplement de remporter la majorité des grands électeurs dans chaque État, même d’une courte tête (à l’exception du Maine et du Nebraska, qui suivent des règles particulières).
C’est exactement ce qui s’est passé en 2016, quand Trump a pris les clés de la Maison Blanche sans majorité populaire, suscitant l’indignation des démocrates. Pourtant, les règles du jeu du système électoral ne datent pas d’hier. Elles sont inscrites dans la Constitution américaine depuis sa création. Et le Parti démocrate en a autant profité que le Parti républicain au fil de l’histoire.
La carte électorale, elle, oppose deux Amériques. Les zones urbaines, bastion des démocrates, s’opposent aux zones rurales, souvent républicaines. En 2020, les électeurs de Donald Trump vivaient en moyenne à plus de 30 km d’une grande ville. Depuis des décennies, les États du Sud et les plaines du Midwest sont des « États rouges », fiefs républicains, tandis que le Nord-Est et la côte Ouest sont des terres démocrates.
This map shows how America voted in every election since 1824 https://t.co/hX89O8PsFk pic.twitter.com/wnwznr5KBi
— TIME (@TIME) November 9, 2016
Swing States : les véritables champs de bataille
De ce constat découle toute une stratégie de campagne. Les candidats préfèrent tout miser sur les États où le vote a une chance de basculer : c’est ce que l’on appelle les « swing states », des États clés dont le vote peut être amené à changer d’une élection à l’autre. Cette année, sept États indécis — l’Arizona, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, la Caroline du Nord, la Pennsylvanie et le Wisconsin —, regroupant 93 grands électeurs, feront pencher la balance.
L’ombre du précédent Bush vs Gore
Une fois leur bulletin dans l’urne, les Américains s’en remettront donc aux grands électeurs, qui désigneront officiellement, courant décembre, le futur locataire de la Maison Blanche avec son vice-président. Si tout se déroule comme prévu, ils prendront leurs fonctions le 20 janvier suivant, lors de la cérémonie d’investiture. Sauf à voir survenir des rebondissements comme ceux de l’élection Bush vs Gore en 2000. Cette année-là, l’élection s’était soldée par des résultats extrêmement serrés en Floride, entraînant des recomptages et des batailles judiciaires jusqu’à la Cour suprême. En somme, la mécanique complexe du collège électoral pourrait encore réserver des surprises.
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