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110 ans du génocide arménien : un crime nié par la Turquie, une menace persistante contre l’Arménie

Le 24 avril 2025 marque le 110e anniversaire du génocide arménien, une tragédie historique où 1,5 million d’Arméniens ont été massacrés ou déportés dans des conditions inhumaines par l’Empire ottoman entre 1915 et 1923. Ce jour, choisi pour commémorer le début des arrestations d’intellectuels arméniens à Constantinople, reste un symbole de douleur pour la diaspora arménienne et une source de tensions internationales, en raison du déni persistant de la Turquie. Aujourd’hui, la perte du Haut-Karabagh et les ambitions turco-azerbaïdjanaises ravivent les craintes d’une volonté toujours vivace de rayer l’Arménie de la carte.
Un crime planifié et documenté
Le génocide arménien n’est pas une allégation, mais un fait historique étayé par des archives, des témoignages et des rapports internationaux. Dès 1915, sous la direction des Jeunes-Turcs, le gouvernement ottoman a orchestré l’élimination systématique des Arméniens, perçus comme une menace à l’unité nationale. Les hommes furent exécutés en masse, tandis que femmes, enfants et vieillards étaient envoyés dans des marches de la mort vers les déserts de Syrie, où la famine, la soif et les exactions des milices ottomanes ont décimé les survivants. Les rapports de diplomates étrangers, comme ceux de l’ambassadeur américain Henry Morgenthau, décrivent des atrocités méthodiques, confirmées par des photographies et des récits de missionnaires.
Ce crime, reconnu comme le premier génocide du XXe siècle, a non seulement annihilé une grande partie de la population arménienne, mais a aussi cherché à effacer sa culture millénaire. Églises détruites, manuscrits brûlés, villages rayés de la carte : l’objectif était l’éradication totale d’un peuple.
La Turquie et le déni obstiné
Alors que plus de 30 pays, dont la France, l’Allemagne et les États-Unis, ont officiellement reconnu le génocide arménien, la Turquie persiste dans un déni qui choque la conscience internationale. Ankara qualifie les événements de « tragédie partagée » ou de « conséquences de la guerre », minimisant les faits et rejetant le terme de génocide. Cette posture, soutenue par une propagande d’État, s’accompagne de pressions diplomatiques et économiques sur les nations qui osent reconnaître la vérité. En 2025, le gouvernement turc continue d’instrumentaliser l’histoire pour des raisons nationalistes, au mépris des preuves historiques et des souffrances des descendants arméniens.
Ce déni n’est pas seulement une insulte à la mémoire des victimes, mais un obstacle à toute réconciliation. En refusant d’assumer son passé, la Turquie perpétue une fracture avec la communauté arménienne et les défenseurs des droits humains à travers le monde.
La perte du Haut-Karabagh : un écho tragique
La récente perte du Haut-Karabagh, en septembre 2023, après une offensive éclair de l’Azerbaïdjan, a ravivé les traumatismes du génocide arménien. Ce territoire, peuplé majoritairement d’Arméniens et considéré comme un berceau culturel et historique, a été vidé de sa population arménienne, avec plus de 100 000 personnes forcées à l’exode sous la menace des forces azerbaïdjanaises. Soutenu militairement et politiquement par la Turquie, l’Azerbaïdjan a non seulement conquis le territoire, mais a également entrepris une campagne de destruction du patrimoine arménien, avec des églises et des khatchkars (croix de pierre) profanés ou rasés.
Cette tragédie contemporaine est perçue par beaucoup comme une continuation de la politique d’effacement de l’Arménie et de son identité. La rhétorique belliqueuse d’Ankara et de Bakou, alliées dans une vision panturquiste, alimente les craintes d’une menace existentielle contre l’Arménie. Les déclarations de responsables azerbaïdjanais revendiquant des territoires de l’Arménie souveraine, combinées au soutien turc sans faille, laissent planer le spectre d’une volonté de poursuivre l’œuvre génocidaire entamée il y a 110 ans. La communauté internationale, souvent passive face à ces développements, doit reconnaître que l’impunité accordée à la Turquie pour le génocide de 1915 encourage aujourd’hui des agressions contre le peuple arménien.
La résilience arménienne
Malgré l’horreur du génocide et les récents revers au Haut-Karabagh, le peuple arménien a su préserver son identité. La diaspora, forte de millions de personnes, porte haut la mémoire du génocide, à travers des commémorations, des œuvres culturelles et des combats pour la reconnaissance internationale. En Arménie, le mémorial de Tsitsernakaberd à Erevan reste un lieu de recueillement où, chaque 24 avril, des milliers de personnes rendent hommage aux victimes. Cette résilience est une réponse éclatante à la tentative d’effacement orchestrée il y a 110 ans, mais aussi un cri d’alarme face aux menaces actuelles.
Une exigence de justice
En ce 110e anniversaire, la communauté internationale redouble d’efforts pour faire pression sur la Turquie afin qu’elle reconnaisse le génocide arménien et pour condamner les actions turco-azerbaïdjanaises visant à déstabiliser l’Arménie. Cette reconnaissance n’est pas seulement une question de justice historique, mais un impératif moral pour prévenir de futurs crimes contre l’humanité. Des sanctions diplomatiques et économiques pourraient être des leviers pour pousser Ankara et Bakou à cesser leurs politiques agressives.
Pour les Arméniens, le 24 avril 2025 est un jour de deuil, mais aussi de résistance. Leur lutte pour la vérité, la justice et la survie face aux ambitions turco-azerbaïdjanaises est un combat universel contre l’oubli et l’impunité. Face au déni turc et aux menaces actuelles, la mémoire arménienne reste plus vive que jamais.
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1 commentaire
FC
L'islam doit être anéanti, tout simplement, il représente 14 siècles d'invasion, de racisme, d'esclavage, de tortures, de viols, de vols, de pillages ... et ça continue chaque jour, en France et ailleurs. Pas étonnant que Hitler et Himmler aient été de grands amis du Mufti de Jerusalem, oncle de Arafat, l'immonde terroriste palestinien. Ce mêmeMufti hébergé de 1941 à 1943 au moins à Berlin, pour aider à élaborer la Shoah et des divisions SS musulmanes (Handschar et autres). Il était aussi rémunéré par le régime nazi à hauteur du double d'un maréchal du Reich. Islam et nazisme ? Une longue amitié, et l'un est bien décidé à continuer le carnage.
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