Société
Prisons ciblées : Bruno Retailleau recense 65 attaques en 10 jours et 125 enquêteurs mobilisés

Depuis le 13 avril, la France fait face à une série inédite de violences dirigées contre son système carcéral. En dix jours, pas moins de 65 faits ont été recensés aux abords d’établissements pénitentiaires ou des domiciles d’agents, touchant environ un tiers des départements du pays. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, alerte sur une vague d’attaques d’apparence « très coordonnée » et d’une intensité inhabituelle.
Ces actes, qui incluent incendies criminels, tirs d’arme à feu ou cocktails Molotov, visent clairement à intimider les personnels pénitentiaires. À Villefontaine, dans l’Isère, un lotissement abritant plusieurs agents a notamment été la cible de violences, à proximité immédiate de la prison de Saint-Quentin-Fallavier. Le parquet national antiterroriste (Pnat) a d’ores et déjà pris en charge treize de ces affaires, confirmant l’ampleur et la gravité des faits.
Une organisation en réseau et des revendications explicites
Selon les autorités, ces attaques seraient revendiquées par un groupe baptisé « Défense des droits des prisonniers français » (DDPF), dont le sigle a été retrouvé sur plusieurs sites ciblés. Ce collectif, actif sur la messagerie chiffrée Telegram, diffuse menaces et vidéos, ajoutant une dimension revendicative et politique à ces actions violentes.
Face à cette menace, le gouvernement a déployé d’importants moyens : 125 enquêteurs spécialisés, renforcés par une trentaine d’experts en police scientifique, sont mobilisés sous la direction du Pnat. « Nous mettons tout en œuvre pour identifier les auteurs, les exécutants comme les commanditaires », a déclaré Bruno Retailleau sur BFMTV-RMC.
Accompagné du Premier ministre François Bayrou et du garde des Sceaux Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur devait se rendre ce mercredi 23 avril dans l’Isère pour apporter son soutien au personnel touché. Si les investigations restent ouvertes, plusieurs pistes sont explorées, notamment celle du narcotrafic. « Les faits surviennent juste après le vote de la loi contre les narcos, ce n’est sans doute pas une coïncidence », estime Bruno Retailleau, évoquant également des hypothèses d’ingérence étrangère et de mouvances d’extrême gauche.
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