Politique
Investitures, menaces et exclusion : Danielle Simonnet accuse Jean-Luc Mélenchon de harcèlement moral

La députée Danielle Simonnet brise enfin le silence après son éviction de La France Insoumise (LFI). Dans une interview pour l'émission Complément d’enquête, elle dévoile des échanges de messages entre elle et Jean-Luc Mélenchon, qu’elle qualifie de « violents et menaçants ». Une affaire qui met en lumière une guerre interne à LFI, centrée autour des investitures des législatives de 2022, et une série de tensions entre les figures de proue du mouvement.
Le conflit autour des investitures : un jeu de pouvoir interne
Tout a commencé lors des élections législatives de 2022. Danielle Simonnet, historique figure de LFI et députée de la 15e circonscription de Paris, se retrouve en confrontation directe avec Sophia Chikirou, une proche de Jean-Luc Mélenchon. Cette dernière réclame cette même circonscription, mais Danielle Simonnet s'y oppose fermement. Finalement, Sophia Chikirou obtient l'investiture dans une circonscription voisine, la 6e, mais cette décision ne fait pas l’unanimité auprès des militants locaux, qui voient d’un mauvais œil ce parachutage.
Jean-Luc Mélenchon, estimant que Danielle Simonnet jouerait un rôle dans la fronde locale contre la candidature de Sophia Chikirou, lui adresse une série de messages menaçants sur Telegram. « Ne crois pas que je ne me rende pas compte », écrit-il, avant de refuser tout échange : « Je n’ai rien à dire. J’agirai ». Dans un autre message, il ajoute : « Elle se tue au boulot. Tu es juste prévenue que je ne te laisserai pas faire ni la bande de nuls qui font le sale boulot ». Puis, évoquant la situation politique dans le secteur, il affirme : « Il est temps de renouveler ce secteur. Tu m’en convaincs. » Enfin, il conclut par un avertissement sans appel : « Je vous passerai tous à la trappe et c’est tout. J’attends d’être scrupuleusement entendu ».
Selon Danielle Simonnet, ces propos s’inscrivent dans un « harcèlement moral politique ».
Un harcèlement moral politique
Danielle Simonnet évoque dans Complément d’enquête l'impact de ces échanges sur son travail quotidien. « Quand du jour au lendemain, on vous insulte par Telegram, il fallait se lever tous les matins », confie-t-elle. Loin d’être une simple « engueulade » comme le suggère Mathilde Panot, présidente du groupe parlementaire de LFI, Simonnet qualifie ces échanges de violences politiques. Elle raconte l’enfer d’aller mener campagne tout en étant confrontée quotidiennement à ces messages « d’une violence absolue ».
En 2024, la guerre interne atteint son apogée avec l’exclusion de Danielle Simonnet des législatives anticipées. Elle rejoint finalement le groupe écologiste à l’Assemblée, après avoir été mise à l'écart, tout comme d’autres personnalités de LFI ayant désavoué leur leader.
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