Immigration
Marseille : Dans l'avion pour son expulsion, Mohammed B. quitte finalement l'appareil qui devait le ramener en Algérie

Un homme de 31 ans, de nationalité algérienne, a été condamné ce lundi par le tribunal correctionnel d’Aix à huit mois de prison ferme et trois ans d’interdiction de territoire français, après avoir refusé d’embarquer sur un vol à destination de son pays d’origine.
En France depuis 2014
Arrivé en France en 2014 de manière irrégulière, Mohammed B. affirme avoir multiplié les demandes d’asile en France, mais également en Allemagne et en Suisse, sans jamais obtenir de réponse favorable. Établi depuis plusieurs années à Marseille, où il vit en concubinage dans un appartement qu’il loue, l’homme dit exercer plusieurs activités en tant qu’autoentrepreneur : cuisinier, livreur… Selon des informations de La Provence, il assure pouvoir gagner jusqu’à 4 000 euros par mois.
Malgré son insertion apparente, Mohammed B. faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis le 9 avril 2022. Entre-temps, il avait été condamné à un an de prison pour des faits de violences aggravées. En janvier dernier, il avait été placé en centre de rétention administrative.
Une expulsion avortée dans l’avion
Deux tentatives d’expulsion ont échoué. La dernière, le 6 avril, à l’aéroport Marseille-Provence de Marignane, a donné lieu à une scène particulière : monté dans l’avion, l’homme s’est levé de son siège, s’est adressé à l’hôtesse de l’air, et a demandé à quitter l’appareil. Il a alors été reconduit au centre de rétention.
Devant les juges, Mohammed B. n’a pas nié les faits. Il a tenté de plaider un sursis pour « gérer ses affaires », concernant la vente de sa moto, de son véhicule, ou encore la gestion de ses documents professionnels. Il a aussi exprimé sa crainte d’être expulsé à nouveau à son arrivée en Algérie : « Si je rentre en Algérie, ils vont me renvoyer aussitôt. J’ai toute ma vie ici… »
Mais la présidente du tribunal lui a rappelé qu’un laissez-passer consulaire avait été délivré, et que la décision préfectorale devait être respectée. Le tribunal n’a pas été sensible à ses arguments : il a prononcé une peine de huit mois de prison ferme, assortie d’une interdiction de territoire français pour une durée de trois ans.

1 commentaire
SapereAude
Est-ce que le nouvel épisode de "Je partira pas : le retour” vient de sortir ? --- Cette affaire, il me semble, pose la question de “ça rime à quoi” : il n'est pas recevable pour l'asile, mais seulement pour trois ans, et après il l’est ? Selon quels critères, et qu'est-ce qui peut bien changer en trois ans chez lui qui le rend d'un seul coup éligible ? Qu'est-ce qui fait qu'un magistrat peut assurément prononcer qu'après ce délai particulier (pas deux ans, pas dix ans ) la procédure de demande d'asile sera recevable ? Qu’est-ce qui pourrait aussi changer vis-à-vis de cette personne dans ce délai spécifique ? Est-ce que les magistrats lisent dans une boule de cristal, dans le marc de café, ou peut-être dans la pisse de chameau ? (hadith rapporté dans Sahih Al-Boukhari (7 : 590) : « Le prophète leur ordonna de suivre ses chameaux et de boire leur lait et leur urine. C’est ce qu’ils firent jusqu’au recouvrement de leur santé. » ). Ne devrait-il pas y avoir que deux choix : (1) Soit tu quittes la France et tu ne reviens jamais (2) Soit tu t’opposes à la justice et tu refuses de quitter la France, mais on t'y accueillera dans une prison tant que tu ne voudras pas partir définitivement. Si face à une interdiction de territoire assortie d'une décision de justice, l’intéressé s’en torche le cul, alors il devrait y avoir des conséquences, et il ne devrait pas être dans la nature, non ? Sinon, pas étonnant que la confiance en la justice, et donc en les politiques par effet de bord, baisse sondage après sondage…
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