Société
Insécurité à Nantes : les chauffeurs de bus en grève
Après de nouvelles fusillades et une insécurité grandissante, le FO Semitan dépose un préavis grève pour demander de faire déplacer des terminaux de bus situés dans un quartier sensible.
Alors qu’un homme a été touché par une arme à feu samedi dernier sur la place Mendès France, dans un quartier sensible entre Nantes et Saint-Herblain, un syndicat des transports en commun de l’agglomération nantaise souhaite déposer un préavis de grève, durant la période des fêtes de Noël, si le terminus n’est pas déplacé. À Nantes, cinq lignes de bus effectuent leur terminus place Mendès France, un quartier sensible dans lequel les tirs d’arme en feu sont récurrents et l’insécurité normalisée.
« Les bus ne sont pas visés, mais on a peur d’une balle perdue. Les salariés partent avec la boule au ventre, ils ont peur avant d’arriver sur site », explique Nicolas Toquec, un délégué syndical force ouvrière (FO) à nos confrères du Figaro.
Nantes : capitale de l’insécurité
« Ne plus effectuer de terminus à l’arrêt Mendès France au minimum, durant les fêtes de fin d’année ». C’est l’une des demandes effectuées dans un courrier provenant du représentant du deuxième syndicat des agents travaillant pour le réseau de transports nantais Naolib (anciennement TAN), courrier qu’ont pu consulter nos confrères du Figaro. Les chauffeurs de bus souhaitent tout de même desservir cette station, mais souhaitent faire en sorte qu’elle ne devienne plus l’arrêt final.
Comme le veut la procédure, ils seront reçus par la direction. Le rendez-vous est fixé à jeudi matin. En fonction des échanges qui se tiendront, les chauffeurs seront amenés à déposer un préavis commençant le 24 ou 25 décembre, pouvant durer « plusieurs semaines, voire plusieurs mois ».
Décaler le terminus : une demande récurrente ?
« Nous avions déjà demandé verbalement à la direction mi-octobre, après une fusillade sur la place Bellevue, à ce que les bus n’effectuent plus leur terminus sur cette place. La direction avait dit que ça allait être compliqué, qu’ils allaient voir ce qu’ils pourraient faire » indique le représentant syndical au Figaro. La CFDT avait demandé à son tour à la métropole le déplacement de plusieurs terminaux de bus, et ce, en octobre dernier, après la mort d’un jeune homme de 19 ans touché par balles sur cette même place.
Même si le premier syndicat des transports urbains de Nantes n’a pas prévu de se joindre à l’action de FO, il soutient la demande du déplacement du terminus. « Bien sûr, nos collègues sont inquiets quand, pendant plusieurs dizaines de minutes, ils attendent sur place et que les rafales se passent à quelques dizaines de mètres ». indique Didier Sauvêtre. « On a vu des exemples ailleurs en France où des gens innocemment, même chez eux, se prenaient une balle perdue par la fenêtre et sont morts. Quelqu’un qui passe là par hasard et n’a rien à avoir avec le deal peut se prendre une balle » ajoute-t-il.
La réunion se tenant jeudi matin, les usagers et les chauffeurs de bus de la métropole nantaise sont dans l’attente d’une réponse.
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