Société
Drogues en France : une nouvelle étude révèle une augmentation de la consommation de cannabis et de cocaïne
En France, la consommation de drogues s’étend et se diversifie, touchant toutes les générations et classes sociales. L’enquête de L’Express révèle des tendances surprenantes.
La consommation de drogues en France ne cesse de croître, révélant des disparités marquées selon les substances, les zones géographiques et les populations concernées. L’enquête approfondie de L’Express dévoile trois aspects clés : les tendances d’usage, la cartographie des départements les plus touchés et les répercussions économiques d’un marché clandestin florissant.
La France confrontée à une consommation galopante
En France, la consommation de drogues atteint des sommets. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la cocaïne, longtemps perçue comme une drogue d’élite, s’est démocratisée. En 2023, près de 10 % des adultes français déclarent y avoir goûté, selon l’OFDT. Une progression fulgurante qui s’explique par une pureté renforcée et des prix accessibles, stables autour de 65 euros le gramme. Les grandes villes, notamment Paris et Marseille, deviennent les épicentres d’un usage festif qui ne connaît plus de barrières sociales.
Le cannabis, leader incontesté des drogues illicites, reste omniprésent. Avec plus de la moitié des Français adultes ayant expérimenté cette substance, sa banalisation semble actée. Mais un basculement s’opère : les jeunes consomment moins, tandis que les plus de 40 ans, souvent usagers occasionnels dans leur jeunesse, y reviennent. Quant aux nouvelles drogues comme la MDMA, elles séduisent une jeunesse avide de sensations fortes à moindre coût, marquant une diversification alarmante des usages.
Ce panorama montre que la drogue n’est plus l’apanage d’une seule classe ou génération. Hommes et femmes, riches et précaires, jeunes et seniors : aucun segment de la population n’est épargné. Alors que les hommes restent majoritaires parmi les usagers, la consommation féminine, notamment de cocaïne, affiche une hausse préoccupante. Ce phénomène illustre un relâchement des tabous culturels et une banalisation qui s’enracine profondément.
Marseille et la Seine-Saint-Denis : territoires sous emprise
En France, être député et acheter de la drogue à des dealers mineurs avec de l’argent public detourné n’est apparemment pas un problème. On peut même rester libre et garder son poste après avoir été pris la main dans le sac.#KerbratDemission pic.twitter.com/pnL4PggRZN
— Geronimus lll 🇨🇵 (@Geronimuslll) November 17, 2024
La carte de la drogue en France révèle des disparités frappantes. Certaines zones, comme les Bouches-du-Rhône et la Seine-Saint-Denis, sont devenues de véritables poudrières. À Marseille, le narcotrafic gangrène des quartiers entiers. Les règlements de comptes y sont monnaie courante, plongeant des familles dans une violence qui dépasse l’imaginable. En Seine-Saint-Denis, la densité urbaine et la précarité offrent un terreau fertile pour les réseaux, transformant le département en un point névralgique du trafic.
Pourquoi ces territoires ? La réponse tient à des facteurs structurels. À Marseille, la proximité des ports méditerranéens en fait une plaque tournante idéale pour les cargaisons venues d’Amérique latine et d’Afrique du Nord. En Seine-Saint-Denis, la jeunesse, frappée par un chômage endémique, alimente un vivier de petites mains pour les trafiquants. Ces zones ne sont pas seulement des centres de consommation : elles sont le cœur battant d’un marché illégal qui nourrit violence et corruption.
3,5 milliards d’euros : le poids économique de la drogue
Derrière chaque gramme vendu se cache une machine économique tentaculaire. Le marché de la drogue en France génère environ 3,5 milliards d’euros par an, selon une enquête de Public Sénat. Le cannabis, à lui seul, représente l’essentiel de ce chiffre, avec des prix attractifs : 10 euros pour un gramme d’herbe, 8 euros pour de la résine. La cocaïne, malgré son coût plus élevé, continue de conquérir les villes et les campagnes.
Mais ces milliards ne s’arrêtent pas aux poches des trafiquants. Une grande partie de cet argent est blanchie, souvent via l’immobilier, un secteur où les sommes colossales échappent aux radars fiscaux. Parallèlement, le narcotrafic alimente un cercle vicieux : guerres de territoire, règlements de comptes et criminalité violente. À Marseille, 47 fusillades ont été recensées en 2023, laissant derrière elles des familles brisées et un climat de terreur.
Le coût pour la société est tout aussi vertigineux. Les hôpitaux débordent de patients victimes de surdoses ou de pathologies liées à des usages prolongés. Les forces de l’ordre, débordées par l’ampleur des réseaux, peinent à enrayer la spirale infernale. À cela s’ajoutent des fractures sociales profondes, exacerbées par un sentiment d’impunité dans certains quartiers.
Une bombe à retardement sociétale
Les chiffres sont alarmants, mais ils ne racontent qu’une partie de l’histoire. L’enquête de L’Express met en lumière une réalité crue : la France est confrontée à une crise multidimensionnelle, où se mêlent consommation galopante, territoires abandonnés et violences endémiques.
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