International
Syrie : la France a frappé Daesh pour la première fois depuis la chute d’Assad
Dimanche 29 décembre, l’armée de l’Air française a frappé des cibles militaires de l’Organisation État islamique en Syrie, une première depuis le changement de régime à Damas.
Vers une résurgence de Daesh ? Dimanche 29 décembre, l’armée de l’Air française a frappé des cibles militaires de l’Organisation État islamique (OEI) en Syrie, une première depuis le changement de régime à Damas, rapportent nos confrères du Figaro. C’est le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, qui en a lui-même fait l’annonce sur son compte X/Twitter ce mardi 31 décembre. « Dimanche, des moyens aériens français ont procédé à des frappes ciblées contre des sites de Daech sur le sol syrien », a ainsi déclaré Sébastien Lecornu. « Nos armées restent engagées dans la lutte contre le terrorisme au Levant », a ajouté le ministre, qui se trouve au Liban avec son homologue des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, pour passer le réveillon du Nouvel An avec les militaires français de la Finul.
Une opération anti-Daesh
Cette opération a engagé des avions de chasse Rafale et des drones de combat Reaper. Plusieurs frappes aériennes ont eu lieu sur des positions militaires de l’OEI dans le centre de la Syrie. « Des Rafale et des Reaper ont délivré un total de 7 bombes sur deux objectifs militaires de Daesh dans le centre de la Syrie », a déclaré le MinArm (Ndlr : ministère des Armées). Aucun détail supplémentaire sur les objectifs atteints ou sur l’emplacement géographique exact des frappes n’a pour l’heure été communiqué par le MinArm.
L’armée française est partie prenante depuis 2015 de la coalition militaire internationale Inherent Resolves qui combat l’OEI principalement en Irak. Les Français ont en particulier monté l’opération Chammal, avec le déploiement de bases aériennes armées d’avions de chasses et de drones en Jordanie et aux Émirats arabes unis pour bombarder les positions de l’OEI. La France assure également des missions de conseils et de formations auprès de l’armée irakienne ; mission qui doit s’achever prochainement. En Syrie, la France n’est officiellement pas présente, mais des forces spéciales tricolores ont opéré au Kurdistan syrien contre l’OEI jusqu’en 2019, et nos services de renseignement n’y sont pas inactifs.
Empêcher la résurgence de Daesh alors que la Syrie change de mains
Cette opération militaire française intervient alors que la Syrie connait un changement de régime : le dictateur alaouite baasiste Bachar al-Assad est tombé le 8 décembre dernier, lors de la prise de Damas – après une offensive éclair sans résistance de la part du régime – par les rebelles islamistes du groupe Hayat Tharir al-Sham (Ndlr : HTS, l’Organisation de Libération du Levant) depuis leur émirat d’Idleb, au nord-ouest du pays.
Désormais, l’homme fort du pays est Ahmed al-Chareh, plus connu sous la kunya – le nom de guerre en arabe – d’Abu Muhammad al-Jolani, ancien terroriste d’Al-Qaeda en Irak. Si la France a physiquement rouvert, quoique discrètement, son ambassade à Damas mi-décembre, le nouvel État syrien n’est pas encore officiellement reconnu par Paris. Il n’en reste pas moins que, en raison de l’instabilité politique syrienne, l’OEI a toutes les chances de se réinstaller en Syrie, ce dont les Occidentaux ne veulent absolument pas.
D’où, donc, ces frappes françaises sur l’organisation djihadiste ce dimanche.
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