International
L’Algérie prend les rênes du Conseil de sécurité de l’ONU : une présidence sous haute tension
En janvier 2025, l’Algérie succède aux États-Unis à la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU. Une présidence marquée par un agenda axé sur la paix en Afrique, la lutte contre le terrorisme et le soutien aux droits des Palestiniens.
Ce mois de janvier 2025 marque un tournant pour l’Algérie, qui succède aux États-Unis à la présidence tournante du Conseil de sécurité des Nations unies. Cette position stratégique, bien que brève, offre à Alger une opportunité inédite de projeter son influence sur la scène internationale.
Une prise de fonction dans une période tumultueuse
À une époque où le monde est confronté à des crises géopolitiques majeures — de l’Ukraine au Moyen-Orient, en passant par l’Afrique —, la présidence algérienne arrive à un moment critique. Pour un mois, l’Algérie présidera les débats et orientera les travaux de l’organe le plus puissant de l’ONU, dans un contexte marqué par des divisions profondes entre les grandes puissances.
Alger a annoncé son intention d’organiser, au niveau ministériel, le débat public trimestriel du Conseil de sécurité sur « La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne ». L’Algérie appellera à un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza, accompagné d’un processus de résolution pacifique : « Le moment est venu de donner au peuple palestinien les droits légitimes d’établir son État indépendant », a déclaré Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères.
L’absence remarquée du Sahara occidental : un choix stratégique ?
Un point a cependant retenu l’attention : l’absence du Sahara occidental dans l’agenda annoncé par l’Algérie. Cette question, pourtant cruciale dans la politique étrangère algérienne, a été mise de côté pour cette présidence. Le média marocain TelQuel n’a pas manqué de le souligner : « Toutefois, pour le moment, la question du Sahara n’est pas inscrite à l’ordre du jour du Conseil. », bien que ce soit un point de friction majeur avec le Maroc. Cette omission pourrait refléter une stratégie délibérée. En évitant de soulever un dossier aussi polémique, Alger semble chercher à préserver la neutralité et l’équilibre nécessaires à une présidence efficace.
Mettre l’Afrique et le Moyen-Orient au cœur des débats
Dans le cadre de sa présidence, l’Algérie envisage également de tenir une réunion de haut niveau consacrée à la lutte contre le terrorisme en Afrique. Cette rencontre vise à « débattre de l’expansion des activités terroristes en Afrique et des menaces qu’elles représentent pour la sécurité et la stabilité des pays africains », a déclaré Ahmed Attaf, lors de sa conférence de presse lundi. Ces orientations traduisent l’ambition de l’Algérie de se positionner en défenseur des causes des peuples du Sud, tout en consolidant son rôle de pont entre le continent africain, le monde arabe et les puissances mondiales.
Une opportunité en or pour l’Algérie
La présidence du Conseil de sécurité est certes une tribune de choix, mais elle ne garantit pas un pouvoir décisif. Les tensions entre les membres permanents, en particulier sur des sujets comme l’Ukraine ou la prolifération nucléaire, limitent les marges de manœuvre des présidences tournantes.
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