Société
L’influenceur algérien « zazouyoucef » appelle à des attentats en France : « On les enterrera avec les juifs »
« Zazouyoucef », un influenceur algérien suivi par 400 000 personnes sur TikTok, a enflammé les réseaux sociaux en appelant ouvertement à commettre des attentats en France.
Depuis Brest, une voix s’élève sur TikTok, incitant à des actes terroristes sur le sol français. Sous le pseudonyme de « zazouyoucef », un influenceur algérien, suivi par plus de 400 000 abonnés, diffuse des vidéos empreintes de violence, où se mêlent menaces explicites, propos antisémites et appels au meurtre. Ces paroles, lourdes de conséquences, résonnent comme une alerte pour la France, confrontée à une menace qui transcende l’écran pour interroger sa sécurité et son autorité.
Une rhétorique de haine et des appels explicites au meurtre
Incitation à commettre des attentats terroristes. ⚡️
“zazouyoucef” habite Brest et suivi par plus de 400k sur Tiktok appelle à commettre des attentats en France le 1er janvier contre toute personne qui manifesterait à Paris contre le régime Algérien. @BrunoRetailleau @GDarmanin pic.twitter.com/9AAOSxHLHl— Jugé Coupable (@JCoupable) January 1, 2025
Dans une première vidéo glaçante, « zazouyoucef » appelle à commettre des attentats le 1ᵉʳ janvier, visant spécifiquement les manifestants parisiens opposés au régime algérien. Ses propos alarmants et teintés d’antisémitisme incluent des menaces explicites : « On va tirer sur vous », lance-t-il sans détours à l’intention de milliers de spectateurs : « On va tirer sur vous. On va vous violer. Et vous voulez sortir le 1ᵉʳ janvier ? Où ? Tirez sur eux, il faut faire parler la poudre, Président Tebboune, ils veulent le chaos […] Tirez sur eux, même si c’est mon frère, tirez sur lui, ils sont payés par la France. ». Il ne s’arrête pas là et revendique ses déclarations dans une nouvelle séquence : « Ceux qui sortent à Paris, on va s’occuper d’eux […] On les enterrera avec les juifs. ».
🚨🇫🇷🇩🇿 Deuxième “pépite” de l’influenceur “zazouyoucef” habitant à Brest et qui se dit proche du régime algérien❗️Ici il mime un geste d’égorgement en se disant “en guerre” et appelant avec un groupe d’individus à tirer par balles et à commettre des viols sur le sol français. Le… pic.twitter.com/aOUq6aMQ2i
— Chawki Benzehra شوقي بن زهرة (@ChawkiBenzehra) January 1, 2025
Mais ce n’est pas tout. Une seconde vidéo, encore plus choquante, montre l’influenceur mimant un geste d’égorgement, déclarant être « en guerre » et incitant un groupe d’individus à perpétrer des viols et des attaques armées en France : « Nous sommes en guerre. Au moindre faux pas, on va vous niquer vos mères […] Oui, je l’ai bien dit. Ceux qui sont à Paris payés par la France […] Sortez de vos nids à rat […] On va vous violer […] Vive l’Algérie. ». Une mise en scène de haine qui laisse un goût amer face à l’apparente impunité des discours extrémistes en ligne. Un autre homme apparaît également dans sa vidéo pour appuyer ses propos : « On va vous achever. »
Le plus troublant reste la réaction des internautes. Loin de susciter l’indignation générale, ces vidéos ont récolté des milliers de commentaires de soutien, certains allant jusqu’à se porter volontaires pour mettre ces menaces à exécution. Une communauté toxique et un soutien qui révèle l’ampleur de la radicalisation en ligne.
Une indignation relayée sur les réseaux sociaux
Ces vidéos ont été massivement partagées, notamment par des figures engagées dans la lutte contre la haine en ligne, comme le compte Jugé Coupable et l’activiste politique algérien réfugié en France, Chawki Benzhera. Ce dernier a dénoncé une radicalisation galopante : « Il mime un geste d’égorgement en se disant « en guerre » et appelant avec un groupe d’individus à tirer par balles et à commettre des viols sur le sol français. Le plus choquant, c’est que des milliers de commentaires de personnes habitant en France le soutiennent et il y en a même qui se portent volontaires pour l’aider. »
Dans un autre message, Benzhera alerte sur l’absence de mesures concrètes : « Malgré les signalements, les autorités françaises n’ont procédé à aucune arrestation, et cet individu, suivi par plus de 400 000 personnes sur TikTok, continue de lancer des appels à tirer par balles sur les opposants du régime, payés par la France selon ses dires, avec des propos antisémites et complotistes, sachant qu’il se dit proche et connu des autorités algériennes. »
Réseaux sociaux, le maillon faible ?
Cette affaire met une fois de plus en lumière l’incapacité des plateformes à contenir les discours violents. Malgré des efforts affichés en matière de modération, des vidéos comme celles de « zazouyoucef » parviennent à se propager rapidement, galvanisant des publics sensibles. Les messages de haine, relayés à grande échelle, continuent d’alimenter un climat de radicalisation en ligne. Ces vidéos mettent en lumière une « guerre hybride », où les réseaux sociaux sont utilisés comme outils de propagande pour diffuser des discours extrémistes et déstabiliser la société française. Une problématique qui dépasse largement ce seul incident.
Quelles sanctions pour de tels actes ?
La législation française est sans ambiguïté : l’apologie du terrorisme et l’incitation à la haine sont punies de sept ans d’emprisonnement et de 100 000 euros d’amende. Pourtant, la rapidité avec laquelle ces contenus circulent remet en question les moyens de prévenir leur diffusion et leurs conséquences, et met la justice face à son devoir de prouver qu’elle peut encore protéger efficacement la République. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix appellent à ce que l’influenceur soit expulsé du territoire français.
Une lutte à mener sur tous les fronts
Cette affaire dépasse la simple controverse sur les réseaux sociaux : elle pose une question fondamentale sur la capacité de la France à protéger ses valeurs et sa sécurité face à des menaces qui prospèrent à l’ombre de l’impunité. Si des paroles aussi graves ne rencontrent pas une réponse ferme et exemplaire, c’est bien plus que la crédibilité de la justice qui sera en jeu. Il ne s’agit pas seulement de contenir les discours violents, mais aussi d’empêcher qu’ils ne se transforment en actes.
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