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L’Europe se prépare à riposter à Trump avec la taxe carbone aux frontières.
L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis pourrait bouleverser l’économie mondiale, notamment avec ses mesures protectionnistes et ses baisses d’impôts pour les entreprises.
L’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche marque un tournant pour l’économie mondiale. Avec des mesures telles que l’augmentation des droits de douane, la dérégulation et les baisses d’impôts pour les entreprises, le 47ᵉ président des États-Unis prépare un mandat résolument tourné vers le protectionnisme.
Parmi les premières mesures annoncées par Trump figurent des hausses de droits de douane sur les produits importés aux États-Unis, qui risquent de perturber les exportateurs européens. Ces entreprises devront soit augmenter leurs prix, soit réduire leurs marges pour compenser les coûts supplémentaires, ce qui pourrait impacter leur compétitivité sur le marché américain. Cependant, certains secteurs européens, comme le luxe, la haute technologie ou les produits pharmaceutiques, devraient moins souffrir en raison de la qualité supérieure de leurs produits, difficilement remplaçables par des alternatives américaines.
La question des droits de douane et de la compétitivité industrielle
Si le représentant du Parti républicain à la Maison-Blanche souhaite maintenir ses engagements, il disposera de pouvoirs renforcés grâce à la majorité républicaine au Congrès. Toutefois, la situation n’est pas aussi simple, car la puissance américaine reste dépendante des échanges internationaux, notamment avec l’Europe, la Corée et le Japon. Ainsi, une négociation avec ces partenaires pourrait s’avérer nécessaire, d’autant plus que Trump a besoin de ces alliances pour mener sa guerre commerciale contre la Chine.
Bien que les baisses d’impôts pour les entreprises américaines puissent inciter certaines sociétés à délocaliser leur production, l’attractivité des États-Unis n’en sera pas radicalement modifiée. Les coûts liés aux normes environnementales européennes, en particulier, risquent de devenir un facteur de distorsion de compétitivité, alors que les États-Unis optent pour une dérégulation dans de nombreux secteurs. De plus, produire aux États-Unis comporte des risques liés aux fluctuations du dollar, qui pourraient nuire aux entreprises européennes.
L’Inflation Reduction Act : un coup dur pour les investissements européens ?
L’un des points de friction majeurs entre l’Europe et les États-Unis concerne la politique énergétique. Le 45 et 47e président des USA a promis d’éliminer l’Inflation Reduction Act, qui finance actuellement les producteurs d’énergie renouvelable aux États-Unis. Si cette décision pourrait freiner les investissements européens outre-Atlantique, la compétitivité des États-Unis reste largement intacte, notamment en raison des coûts énergétiques faibles et des avantages fiscaux. Ainsi, la fin de ce programme ne modifiera pas fondamentalement les flux d’investissements.
Les politiques de Donald Trump risquent d’entraîner des effets indirects importants. La baisse de la croissance mondiale, estimée à 2 points de PIB entre 2024 et 2029, pourrait exacerber la récession économique. Par ailleurs, la Chine, en réponse aux mesures américaines, pourrait chercher à conquérir de nouveaux marchés, augmentant ainsi la concurrence pour les industries européennes, notamment dans le secteur automobile et des technologies de pointe.
Les réponses possibles de l’Union européenne face au protectionnisme de Trump
L’Europe dispose de plusieurs leviers pour se défendre contre les décisions de Trump. L’une des options pourrait être l’imposition de droits de douane équivalents à ceux instaurés par les États-Unis. De plus, le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) pourrait être un outil stratégique pour compenser la dérégulation environnementale aux États-Unis en taxant les produits importés en fonction de leur empreinte carbone. Cela permettrait à l’Europe de protéger ses industries tout en renforçant ses négociations commerciales avec Washington.
Cependant, l’Europe pourrait rencontrer des obstacles internes dans sa réponse à la politique économique américaine. Le manque de consensus entre les États-membres, qui ont des priorités économiques différentes, pourrait freiner la mise en place de mesures communes. De plus, la lenteur du processus décisionnel européen risque de réduire l’efficacité des actions de rétorsion, rendant l’Union vulnérable à l’agenda économique du président républicain.
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