Ukraine : Washington envisagerait le retrait de 10 000 militaires américains d’Europe de l’Est

Une hypothèse qui alarme les alliés de l’OTAN en première ligne face à Moscou. 

Selon une enquête de NBC News publiée le 8 avril, le ministère américain de la Défense étudie une proposition de retrait de 10 000 militaires stationnés dans plusieurs pays d’Europe de l’Est. Ces troupes font partie des 20 000 soldats envoyés en 2022 par l’administration Biden pour renforcer la posture dissuasive de l’OTAN après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le projet, encore en discussion, pourrait ainsi représenter un désengagement de moitié par rapport au renfort initial.

Ce potentiel retrait intervient alors que Washington tente de convaincre Kiev et Moscou d’accepter un cessez-le-feu. Mais cette perspective inquiète fortement les pays directement concernés — Pologne, Roumanie, États baltes — pour qui la présence militaire américaine constitue une ligne rouge sécuritaire. Pour eux, elle est perçue comme une garantie face à la menace russe, et un signal fort de l’engagement occidental.

Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a multiplié les déclarations affirmant que la priorité américaine devait désormais se porter sur la menace chinoise, notamment autour de Taïwan. En mars, il a signé un document redéfinissant les priorités militaires, appelant à un « désengagement important » des forces américaines en Europe, même en cas d’escalade avec la Russie.

Cette évolution inquiète d’autant plus les partenaires européens que l’exécutif américain semble désormais insister sur la nécessité pour l’Europe d’assumer davantage sa propre défense. À Munich, en février dernier, le vice-président J.D. Vance appelait l’UE à « prendre en main sa sécurité ». Ce désengagement progressif de l’Europe de l’Est pourrait bien redistribuer les équilibres au sein de l’OTAN.