Contrôles renforcés aux frontières en Allemagne : plus de 53 000 entrées illégales en 2024

L’Allemagne a enregistré plus de 53 000 tentatives d’entrées illégales sur son territoire entre janvier et septembre 2024, selon les informations fournies par la police fédérale allemande. Ces tentatives d’intrusions non autorisées concernent principalement les frontières terrestres avec la Suisse, la Pologne, et l’Autriche, ainsi que, dans une moindre mesure, la France. Sur cette période, environ 28 321 personnes ont été refoulées après avoir tenté d’entrer sans titre de séjour valide. Les nationalités les plus souvent interceptées sont les Ukrainiens, avec 5 935 personnes, suivis des Syriens (4 709) et des Afghans (2 396).

Un renforcement des contrôles aux frontières de l’Allemagne

Depuis près d’un an, l’Allemagne a durci ses contrôles aux frontières pour freiner l’immigration irrégulière et contrer les risques sécuritaires. Cette mesure, inhabituelle dans l’espace Schengen, avait déjà été mise en place aux frontières avec la Pologne, la République Tchèque et la Suisse, puis étendue en septembre 2024 aux frontières avec la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et le Danemark. Selon la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser, ce renforcement vise non seulement à contenir les flux migratoires illégaux mais également à protéger le pays contre les menaces de terrorisme islamiste et la criminalité transfrontalière.

Arrestations de passeurs et mandats d’arrêt exécutés

Durant les neuf premiers mois de l’année, 1 195 passeurs ont été arrêtés et 1 088 actions de trafic d’êtres humains ont été enregistrées d’après SFR News CH. La police allemande a également mis à exécution 7 783 mandats d’arrêt au cours de ces contrôles frontaliers, ce qui inclut des affaires allant des peines de prison pour non-paiement d’amendes à des crimes plus graves. Certains de ces mandats d’arrêt étaient internationaux, impliquant des individus recherchés au-delà des frontières allemandes.

La question des retours après l’expulsion de l’Allemagne

Les agents allemands ont également intercepté près de 1 482 migrants qui tentaient de revenir en Allemagne malgré une interdiction d’entrée en vigueur. En vertu de la loi allemande, une personne ayant été expulsée ou provenant d’un pays classé « d’origine sûre » peut se voir refuser l’accès au territoire si elle ne dispose pas d’un titre de séjour valide ou si sa demande d’asile a été jugée infondée. Le pays impose alors une interdiction temporaire de retour pour éviter les ré-entrées non autorisées.

Des contrôles intensifiés pour la sécurité nationale

Le rétablissement de ces contrôles à l’intérieur de l’espace Schengen fait débat, certains États voisins critiquant cette politique. Néanmoins, l’Allemagne reste convaincue de l’importance de ces mesures pour maintenir l’ordre sur son territoire. En effet, depuis que l’Allemagne a renforcé ses contrôles aux frontières avec la Pologne et la Tchéquie, les demandes d’asile auraient diminué de 22 % entre janvier et août 2024. La ministre Nancy Faeser insiste sur la nécessité de ces contrôles, estimant qu’ils constituent un outil crucial pour « protéger le pays de la migration illégale, du terrorisme, et de la grande criminalité ».

Des pressions et des défis pour les autorités

Le volume des entrées illégales met à rude épreuve les ressources et les effectifs des forces de l’ordre allemandes. La mise en place de ces contrôles représente un défi logistique, les policiers devant être mobilisés en permanence dans plusieurs zones frontalières. La surveillance s’étend aussi à un rayon de 30 kilomètres en profondeur à partir des frontières, ce qui permet de mieux contrôler les zones de passage fréquent.

Les contrôles renforcés semblent produire des résultats dans la réduction des migrations irrégulières et la capture de criminels recherchés. Pour l’Allemagne, la situation justifie pleinement cette stratégie stricte, qui pourrait se prolonger si les flux migratoires et les menaces sécuritaires persistent. Les autorités restent toutefois ouvertes à des ajustements en fonction des besoins, tout en maintenant que la sécurité des citoyens allemands est prioritaire dans cette politique de surveillance accrue.

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