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Alexandre del Valle : « Le djihad est légitimé par la cause palestinienne ! »
L’essayiste et spécialiste des questions géopolitiques Alexandre del Valle a répondu aux questions de Frontières sur le Proche-Orient.
L’essayiste et spécialiste des questions géopolitiques Alexandre del Valle a répondu aux questions de Frontières sur le Proche-Orient. Un entretien à retrouver sur notre chaîne YouTube !
Alexandre del Valle, depuis un an, le monde est bouleversé par de multiples conflits. Celui en Israël est sans doute le plus intense : en quoi a-t-il changé Israël et le reste du monde ?
Israël était dans une situation extrêmement problématique en faisant face à sept fronts. Aujourd’hui, les pays signataires des accords d’Abraham ne sont certes pas secrètement pro-Israël, mais enfin, ne seraient pas contre que celui-ci découpe la tête du serpent, l’Iran.
Les sept fronts sont l’Iran, la Syrie, les chiites houthis du Yémen, les milices irakiennes pro-chiites, le front du Hamas, le front du Hezbollah et le front intérieur en Israël, composé d’Arabes autrefois pro-Israël – certains le sont encore – qui sont de plus en plus d’accord avec les Palestiniens de Cisjordanie. Les Arabes de Cisjordanie, eux, sont historiquement anti-Hamas, mais y deviennent de plus en plus favorables. Le Hamas a perdu Gaza militairement, mais peut-être va-t-il gagner un territoire beaucoup plus grand. Si des élections se tiennent en Cisjordanie, le Hamas risque de rafler la mise.
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Israël est un pays extrêmement divisé. A-t-il besoin de la guerre pour s’unifier ?
Je ne le pense pas. J’en parle ces temps-ci avec des experts qui connaissent très bien le pays : on a des dizaines de milliers d’Israéliens, des start-ups qui quittent Israël, souvent pour s’installer aux États-Unis. C’est dramatique pour la société israélienne.
Le vrai génie – que je n’admire évidemment pas, entendons-nous – du Hamas est d’accepter de disparaître à Gaza pour gagner des esprits ailleurs. Leur génie, donc, est de provoquer une paralysie économique, de jouer sur le fait qu’eux, en tant qu’islamistes, préfèrent la mort à la vie, que « l’infidèle » préfère profiter des avantages de chaque jour, le bien être à la mort… L’Israélien libéral, américanisé, contre les intégristes, il n’a pas envie d’être égorgé, il n’a pas envie d’être un pays en permanence en guerre.
Israël n’a pas besoin d’être dans un état de guerre permanente pour être unifié puisque cet état de guerre fait partir une partie de la jeunesse, de la richesse et de la créativité israélienne. C’est dramatique pour Israël !
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L’entretien est à retrouver au complet sur notre chaîne YouTube !
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