La préfecture de l’île appelle les Corses à rendre leurs armes

Cette incitation à se désarmer fonctionnera-t-elle ? Du 28 avril au 4 mai prochain, tous les habitants de Corse pourront, s’ils le souhaitent, déposer leurs armes dans les postes de police ou de gendarmerie de l’île de Beauté, rapporte Le Figaro ce vendredi 11 avril. Cette initiative émane des préfectures de Haute-Corse et de Corse-du-Sud, ainsi que de la préfecture de région. Pendant cette période d’une semaine, « tout détenteur d'armes ou de munitions non déclarées pourra s'en dessaisir en toute sécurité et sans aucune conséquence administrative ou judiciaire » et de façon totalement gratuite, ont précisé les représentants de l’État sur l’île. Ces remises d’armes s’effectueront dans les brigades de gendarmerie et les commissariat de police de Corse. 

La Corse se place « au premier rang national » en termes d'homicides rapportés à la population, avec « 18 homicides et 16 tentatives d'homicides » en 2024 pour 355 000 habitants - l'équivalent de Nice -, avait rappelé en janvier le préfet de Corse, Jérôme Filippini. 

Faut-il y voir un lien avec le nombre d’armes, lui aussi très élevé, détenues par les Corses ? En effet, la Corse compte ainsi « plus de 17 000 détenteurs d'un permis » de chasse, soit « un homme sur cinq » sur l'île, indique la Fédération départementale des chasseurs de Corse-du-Sud. Et c’est sans compter la criminalité organisée, les reliquats des groupes terroristes indépendantistes, comme le FLNC, et une habitude presque « traditionnelle » en Corse de détenir une arme, avec ou sans déclaration en préfecture. 

« Je ne m'illusionne pas sur le fait que les bandits qui détiennent des armes ne vont pas venir à la gendarmerie pour les déposer mais moins il y aura d'armes présentes en Corse, mieux nous nous porterons », a insisté le préfet fin février lors de la présentation du bilan de la délinquance.