Politique
Crise diplomatique : l’Algérie expulse douze agents français, Paris menace de représailles

Ce dimanche 13 avril, les autorités algériennes ont ordonné l’expulsion de douze agents de l’ambassade de France à Alger, leur donnant 48 heures pour quitter le territoire. Cette décision, qualifiée d’« inédite depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962 », a provoqué la colère de l’Elysée, qui se dit prêt à riposter « immédiatement » si la mesure est maintenue.
Selon le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, cette expulsion constitue une réplique directe à l’arrestation, vendredi dernier, de trois ressortissants algériens en France, dont un agent consulaire. Ces derniers ont été mis en examen pour « arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle », dans le cadre de l’enquête sur la tentative d’enlèvement, en avril 2024, de l’influenceur algérien Amir Boukhors, connu sous le pseudonyme Amir DZ. Cet opposant au régime d’Abdelmadjid Tebboune, installé en France depuis 2016 et bénéficiaire de l’asile politique, est la cible de plusieurs mandats d’arrêt émis par Alger.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé samedi un « développement inadmissible et inqualifiable », accusant la France de mener une « cabale judiciaire » contre son agent consulaire. Alger a également convoqué l’ambassadeur de France, Stéphane Romatet, pour exprimer sa « vive protestation » face à une arrestation jugée contraire aux conventions diplomatiques.
Paris menace de représailles
Dans une déclaration, Jean-Noël Barrot a exhorté les autorités algériennes à « renoncer à ces mesures d’expulsion, sans lien avec la procédure judiciaire en cours ». « Nous avons décidé ensemble, avec le gouvernement algérien, de retisser le fil du dialogue au service de nos deux pays », a-t-il rappelé, faisant allusion à sa récente visite à Alger, le 6 avril, où il avait rencontré son homologue Ahmed Attaf et le président Tebboune. Cette rencontre avait marqué une tentative de désescalade après des mois de crise, exacerbée par des différends sur le Sahara occidental, la détention de l’écrivain Boualem Sansal et les expulsions de ressortissants algériens.
Cependant, le ministre des affaires étrangères a prévenu que si l’expulsion des agents français était confirmée, « nous n’aurons d’autre choix que d’y répondre immédiatement ». Les options envisagées par Paris incluent des restrictions sur les visas, une réduction de l’aide au développement ou des mesures économiques, bien que le gouvernement français n’ait pas encore précisé la nature exacte de ses « représailles ».

2 commentaires
vert10
Principe de réciprocité. 3 consulats français en Algerie. Donc il faut réduire les consulats algériens a 3 en France. Idem pour les visas délivrés. Autant de visas pour les français, que de visas délivrés pour les algériens. Et supprimer les accords d'Évian
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