LFI et parole d'honneur main dans la main vers la « gauche rupture »

Depuis plusieurs années, une convergence à la fois idéologique et stratégique semble s’esquisser entre certains députés de La France Insoumise (LFI) et le média en ligne Paroles d’Honneur. Ce dernier, créé en 2020, se présente comme une plateforme offrant « un regard neuf sur l’actualité » en mettant en avant les voix des « quartiers populaires » et de « l’immigration post-coloniale ». Derrière ce vernis de média alternatif, Paroles d’Honneur se fond dans un courant décolonial radical, porté par des figures comme Houria Bouteldja, cofondatrice du média et ancienne porte-parole du Parti des Indigènes de la République (PIR). 

À travers ses émissions et ses contenus diffusés sur YouTube et les réseaux sociaux, le média défend des thèses racialistes, en plus d’être complaisant à l'égard de l'islamisme et critique envers les structures de pouvoir occidentales « coloniales ». Cette rhétorique identitaire entretient surtout une rancune tenace — pour ne pas dire obsessionnelle — envers la France, constamment réduite à son rôle d’ancien colonisateur. L’alliance entre LFI et Paroles d’Honneur ne surprend donc personne. Elle fonctionne comme un petit laboratoire d’idées pour le parti, où se croisent racialisme, anticolonialisme radical et parfois des propos qui flirtent dangereusement avec l’antisémitisme.